Le sac Lady Dior revisité par l’artiste malgache Joël Andrianomearisoa

La maison de luxe Dior a fait appel au plasticien malgache afin qu’il confectionne sa propre version du sac qui doit son nom à feu Lady Di.

L’artiste malgache Joël Andrianomearisoa. © Marion Berrin/Dior

L’artiste malgache Joël Andrianomearisoa. © Marion Berrin/Dior

KATIA TOURE_perso

Publié le 30 décembre 2020 Lecture : 2 minutes.

Depuis cinq ans, Dior fait annuellement appel à des artistes de tous horizons afin qu’ils réinterprètent l’un de ses sacs iconiques : le Lady Dior. Ce dernier, qui reprend les codes graphiques de la maison de luxe, doit son nom à l’ancienne princesse de Galles Diana Spencer, plus connue sous le nom de Lady Di, et lui fut offert lors d’un passage à Paris en 1995.

Cette année, ce sont dix artistes d’Afrique, d’Inde, des États-Unis et d’Europe qui ont été sollicités. Parmi eux, l’artiste malgache Joël Andrianomearisoa qui, en 2019, est contacté par Dior pour confectionner sa propre version du sac – et qui, pour cette occasion, prend le nom de Lady Dior Art.

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« Il est toujours très surprenant de recevoir ce type d’invitation. Au début, je ne savais pas trop comment aborder la chose », admet le plasticien auprès de Jeune Afrique. J’ai alors émis une condition. Il me fallait connaître tout l’historique de cet objet, sa “recette”. J’ai compris qu’il était chargé d’histoire et que je m’apprêtais à m’attaquer à un monument. Je ne voulais ni le détruire ni le transformer mais lui apporter un côté mystérieux. »

« Le labyrinthe de Lady Dior »

Joël Andrianomearisoa propose alors sa propre « recette » : il travaille tout « l’environnement » du Lady Dior Art, de sa doublure à son packaging.

« J’ai créé deux versions de l’objet que je nomme “Le labyrinthe de Lady Dior”. Le modèle moyen est une version très sculpturale avec des lames de cuir, coupées à l’eau, collées et enchevêtrées. Tout l’aspect métallique du sac a été recouvert de peinture noire. J’ai redessiné le logo que j’ai inséré dans les lignes. Quant au petit modèle, il est travaillé avec des petites lames d’une soie plutôt rigide, peu fluide. L’intérieur est en cuir brodé et la chaîne est dessinée. »

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J’ai voulu créer une histoire qui tient de la fantasmagorie

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À l’intérieur du sac, dévoilé en novembre dernier, on trouve aussi une sorte de petit livre, un carnet de bord dans lequel l’artiste malgache a dessiné, raconté Paris, Madagascar, son pays natal, avec quelques textes manuscrits. L’artiste a même proposé la recette d’un mille-feuille, dessert qu’il affectionne. Couleur des deux sacs : noir. Leur matière : cuir et soie. Le packaging, lui, fait également la part belle à la soie et la sérigraphie.

Hybride

« J’ai voulu créer une histoire qui tient de la fantasmagorie. Comme dans mon travail, je ne voulais pas proposer une œuvre arrêtée, une solution. Je voulais que la femme qui arbore le sac soit le second medium, la personne qui révèle l’œuvre. C’est un objet hybride, qui conduit à une nouvelle aventure et renforce l’idée d’une intrigue. »

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Outre Joël Andrianomearisoa, un autre artiste du continent a également été sollicité cette année : le Sud-Africain Chris Soal. Où et à quel prix sera proposé ce sac, produit en édition limitée ? Mystère. « Nous ne communiquons pas sur ce point », indique Dior à JA. Mais, selon nos informations, ces sacs, dont la commercialisation devrait démarrer début 2021, seront édités à hauteur de 100 exemplaires chacun avec des prix allant jusqu’à plus de 25 000 euros (quand le Lady Dior original vaut entre 3 000 et plus de 4 000 euros).

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