Candide en Afrique

François Devenne raconte la quête initiatique d’un jeune Africain. Onirique et poétique.

Publié le 13 octobre 2003 Lecture : 1 minute.

Peut-on être géographe, blanc, et se glisser dans la peau d’un musulman noir de la côte swahilie ? A priori, la réponse est non. Magie de l’écriture et du talent, François Devenne apporte un démenti cinglant à cette affirmation. Dans Trois Rêves au mont Mérou, ce docteur en géographie à Nantes, dans l’ouest de la France, en 1964 devient Bayu el-Mudi, jeune sculpteur musulman qui doit, pour devenir un homme, accomplir un voyage initiatique jusqu’au mont Mérou (Tanzanie), ainsi que le commande la tradition de son clan. Sans doute est-ce parce qu’il a écrit ce livre en Afrique, consacré une thèse de doctorat à l’agriculture autour du Kilimandjaro et travaillé à l’Institut français de recherche en Afrique (IFRA) pendant deux ans que ce jeune professeur parvient à restituer le cheminement mental d’un jeune Africain découvrant des coutumes différentes des siennes, une nature à la fois protectrice et mystérieuse, un monde où réalité et magie s’entremêlent. Porté par l’amour d’Hasmahani tout au long de son aventureux périple, Bayu el-Mudi doit sans cesse remettre en question les acquis de sa prime jeunesse. Pieux musulman, il ne manque pas d’être surpris par l’habitude de certaines ethnies, qui s’autorisent à représenter des êtres vivants. Fidèle à l’image d’Hasmahani, il ne peut rester insensible à la nudité des femmes que le hasard place sur son chemin…
Onirique parfois, poétique souvent, l’écriture de François Devenne recrée l’Afrique mystique des contes où les rêves trahissent souvent la vérité des hommes.

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