Allô… Allô !

Publié le 13 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

Vous est-il arrivé, ces derniers temps, de téléphoner à Bamako, Cotonou, Brazzaville, Conakry ou Dakar ? Joindre, dans ces villes africaines, quelqu’un sur son filaire ou son mobile relève de l’exploit. Le téléphone a été inventé, nous serinent les spots
publicitaires (Connecting People), pour relier les hommes entre eux, réduire les distances, faciliter la circulation des idées et de l’argent, booster l’économie. C’est peut-être le cas dans certains pays d’Europe, d’Amérique ou d’Asie ? Mais chez nous ?
Rien qu’au cours de la deuxième semaine d’octobre, j’ai fait toutes sortes d’expériences au téléphone. J’ai découvert (ou redécouvert, c’est selon) les combinés qui ne sonnent jamais, alors que le numéro d’appel est bon, ceux qui ne sonnent qu’une seule fois, avant de se taire inopinément, ceux qui sonnent dans le vide, ceux qui sonnent sans pour autant sonner à l’autre bout, ceux qui ne répondent qu’après plusieurs tentatives et ceux qui aboutissent carrément chez le voisin. Bref, il y a, dans certains de nos pays, des téléphones poussifs, hargneux, cyclothymiques, autistes et que sais-je encore

Il arrive parfois d’avoir en ligne un interlocuteur qui ne vous entend pas. Ou dont on saisit à peine un mot sur trois. On apprécie d’autant moins ces péripéties qu’elles surviennent lorsque l’on a une information à vérifier, un ami endeuillé à consoler, ou quand on éprouve simplement le besoin d’échanger ou de communiquer
La palme d’or revient, à mon avis, au réseau cellulaire sénégalais, hyperengorgé, avec une musique et une messagerie perlées en wolof et en français qui, à la longue, finissent par avoir raison de nos pauvres tympans.
Et, lorsqu’il vous arrive de passer avec succès toutes ces épreuves, vous n’êtes hélas ! pas au bout de vos peines. Le personnel de service, voire certains plantons ou secrétaires, ne parlent aucune langue internationale. Eton ! E ! Nekoufi ! Atéyé ! il n’est pas là ! – vous répond-on à l’autre bout. Tant pis pour ceux qui ne comprennent pas le fon, le mina, le wolof ou le bambara.

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