Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 13 septembre 2004 Lecture : 3 minutes.

Ce qu’il manque au Congo-Brazzaville
Nul n’est censé ignorer la richesse en ressources du Congo. Mais il manque dans ce pays des idées, de l’audace, de l’ambition et un réel amour pour la patrie. Ces qualités, les Congolais les possèdent pourtant dès lors qu’il s’agit d’initier et d’exécuter des projets strictement individuels. Il faut donc au Congo un « New Deal », une politique de grands travaux générant à la fois de la richesse durable et de l’emploi. Le devenir du Congo réside dans la construction d’une autoroute reliant Impfondo à Pointe-Noire. À cela, il faudrait ajouter la construction de grands barrages hydrauliques et de bien d’autres infrastructures encore. Où trouver les financements ? Je suggère qu’on aille les chercher non pas dans les aides ou les emprunts mais sur les marchés internationaux des capitaux, en utilisant l’argent du pétrole. C’est à ce prix que l’on pourra léguer de la richesse aux générations futures. Si ceux qui ont le devoir d’initier, d’entreprendre et de réaliser des grandes oeuvres ne le font pas, il appartient impérativement au président de s’y atteler. Que le général Denis Sassou Nguesso sache s’entourer d’une armée de jeunes Turcs congolais. Ce serait tout à son honneur.

Qui après Taylor ?
Votre article intitulé « Taylor et les quarante voleurs » (J.A.I. n° 2273) me réjouit. Il est temps de geler les avoirs des dirigeants africains dont la richesse est inversement proportionnelle à celle de la population. La résolution 1532 du Conseil de sécurité des Nations unies (12 mars 2004) concernant le Liberia liste les personnes et entités dont les avoirs pourront être gelés. Le décret-loi signé par George W. Bush et visant l’ancien président Charles Taylor et son entourage conforte cette volonté.
Il faudrait que ces mesures soient élargies à tous les chefs d’État malhonnêtes et prises par tous les pays qui détiennent leurs avoirs. Cet argent gelé pourrait ensuite être soumis à la taxe Tobin afin de financer le développement et de résorber la pauvreté dans le monde.

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Être noir en Égypte
Merci pour vos articles sur le racisme dans les pays arabes. Je suis un diplomate africain en service au Caire depuis maintenant six ans et, avec tous les Africains noirs, je vis une situation quotidienne intenable. Il suffit de sortir dans la rue pour affronter des regards moqueurs, des éclats de rires sarcastiques, des crachats et des insultes. Ce qui est triste dans tout cela, c’est que l’Égypte est « noire », car les Arabes n’y sont venus qu’en 647 après J.-C. Malheureusement, les Noirs égyptiens sont écartés géographiquement (ils sont regroupés au sud du pays), culturellement, et politiquement. On ne voit jamais un Noir sur les panneaux publicitaires ou à la télévision.

Bakassi, c’est réglé
Le 15 septembre 2004, le conflit frontalier entre le Cameroun et le Nigeria sur la presqu’île de Bakassi ne sera plus qu’un vieux souvenir. Les présidents Paul Biya du Cameroun et Olusegun Obasanjo du Nigeria vont définitivement enterrer la hache de guerre. Pour une fois, deux chefs d’États africains ont fait preuve de mesure, de justesse, de bon sens et de responsabilité ! Nos deux héros auraient-ils la vaillance de bâtir des monuments à Yaoundé et à Abuja en mémoire des soldats morts les armes à la main à Bakassi ?

De l’Espagne au Burkina
J’ai lu avec grande attention l’article de François Soudan (« Qui a voulu renverser Ould Taya ? », J.A.I. n° 2278), dans lequel il relève que l’adresse IP (Internet Protocol) 217.125.118.52 attribuée aux Cavaliers du changement mauritaniens « provenait d’un serveur basé au Burkina Faso ».
Selon RIPE (Réseaux IP européens), l’IP 217.125.118.52 n’appartient pas à un serveur burkinabè mais à Telefónica De España. J’ai vérifié cet IP à travers différentes bases de données, et ils ont tous donné le même résultat.
Réponse : l’adresse IP à laquelle vous faites référence aurait été utilisée selon l’enquête par l’un des officiers arrêtés début août, le commandant Abderrahmane Mamadou Dia (alias Abou Bekr), lors d’un séjour à Madrid à la mi-juin 2004, pour communiquer avec le « cavalier du changement » Mohamed Ould Cheikhna. L’adresse IP utilisée par ce dernier, qui permet de remonter jusqu’à un serveur basé au Burkina Faso, est par contre la suivante :
212.52.137.121 et 212.52.137.135.

Massacres ou génocide ?
Les massacres des Banyamulenges Bukavu en juin et à Gatumba en août) montrent combien le gouvernement de la RD Congo est incapable de trouver des solutions durables à la situation qui prévaut dans la région des Grands Lacs. Ils prouvent que le plan du génocide des Tutsis couve toujours dans la région. Ces massacres planifiés et ciblés ne constituent-ils pas des éléments du concept de génocide ? À combien doit s’élever le nombre de morts pour qu’on puisse parler de génocide ?

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