Centrafrique : des groupes armés contrôlent la ville de Bangassou
Des groupes armés ont pris le contrôle dimanche de Bangassou après avoir lancé une attaque à l’aube, a indiqué le chef du bureau régional de la Minusca dans la ville, à la veille des premiers résultats de l’élection présidentielle.
« Les rebelles contrôlent la ville, ils sont partout », a déclaré Rosevel Pierre Louis, le chef du bureau régional de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) à Bangassou, dans le sud-est du pays. Les forces armées de Centrafrique (FACA) ont « abandonné leur position et se trouvent dans notre base », a poursuivi Rosevel Pierre Louis.
« Les corps de cinq éléments armés ont été retrouvés », a twitté la Minusca, sans plus de précision. Une quinzaine de blessés ont été transportés par Médecins sans frontières, a de son côté déclaré l’ONG.
Depuis le 19 décembre, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), alliance de groupes rebelles occupant les deux tiers du territoire, mène une offensive qui avait initialement pour but de perturber l’organisation des élections présidentielle et législatives dont le premier tour a eu lieu le 27 décembre.
« Les gens s’attendaient à une attaque »
En 2017, la ville de Bangassou, frontalière avec la RDC, avait été ravagée par des miliciens anti-balaka, qui avaient massacré des dizaines de civils musulmans et tué plusieurs casques bleus. « Beaucoup de gens se sont réfugiés au Congo, sur l’autre rive, ça fait deux semaines que les gens s’attendaient à une attaque. Mes enfants sont partis, moi je suis resté avec ma femme », a déclaré à l’AFP Ismail, un habitant de Bangassou, pendant que des tirs résonnaient.
La veille, des groupes armés avaient attaqué à l’aube la ville de Damara, située à 70 km au nord de Bangui, fief du président sortant et favori du scrutin, Faustin-Archange Touadéra. » Il y a eu une incursion des groupes armés ce matin (samedi) avec des tirs. Mais les FACA sont intervenus et les groupes armés ont fui », avait précisé Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca. « Des patrouilles de la Minusca ont été envoyées sur place », a-t-il ajouté. La Minusca n’était pas en mesure de fournir un bilan humain de l’attaque de Damara.
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