Golfe : pourquoi l’Arabie saoudite a mis fin au blocus contre le Qatar

L’accord a été annoncé le 4 janvier dans la soirée et met un terme à l’une des plus graves crises diplomatiques dans l’histoire de la région.

Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, au centre droit, salue l’émir du Qatar Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, alors qu’il arrive à l’aéroport d’Al Ula, où se déroule la 41e session du Conseil de coopération du Golfe (CCG) en Arabie Saoudite, le mardi 5 janvier 2021. © Amr Nabil/AP/SIPA

Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, au centre droit, salue l’émir du Qatar Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, alors qu’il arrive à l’aéroport d’Al Ula, où se déroule la 41e session du Conseil de coopération du Golfe (CCG) en Arabie Saoudite, le mardi 5 janvier 2021. © Amr Nabil/AP/SIPA

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Publié le 5 janvier 2021 Lecture : 6 minutes.

C’est un ministre des Affaires étrangères koweïtien solennel et visiblement heureux qui en a fait l’annonce, le 4 janvier dans la soirée, après un appel téléphonique entre l’émir du Koweït Nawaf al-Ahmad Al-Sabah, l’émir du Qatar Tamim Al Thani et le prince héritier et ministre de la Défense saoudien Mohammed Ben Salman (MBS).

« L’accord [prévoit] l’ouverture des voies aériennes et des frontières terrestres et maritimes entre le royaume d’Arabie saoudite et l’État du Qatar à partir de ce soir », a déclaré Ahmed Nacer Mohammed Al Sabah. La décision met ainsi fin à plus de trois ans de blocus contre l’émirat du Qatar, lequel n’est relié à la péninsule que par une route menant à l’Arabie saoudite, fermée sur décision saoudienne le 5 juin 2017.

Riyad, Abou Dhabi, Bahreïn et Le Caire avaient alors de concert rompu leurs relations avec le petit émirat, auquel il était reproché, pêle-mêle, ses liens avec l’Iran, son soutien aux Frères musulmans, sa volonté supposée de déstabiliser ses voisins via la chaîne Al-Jazeera.

Diplomatie koweïtienne décisive

L’annonce a été faite en amont du 41e sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se tient à partir du 5 janvier à Al-Ula, au nord-ouest de l’Arabie saoudite, et dont le ministre koweïtien a affirmé qu’il serait celui de la « réconciliation ». Le roi Salmane a lui-même placé le rendez-vous sous le signe de « l’unité du Golfe ».

À l’époque, les États qui avaient décidé du blocus contre le Qatar avaient posé 13 conditions à sa levée, parmi lesquelles la fermeture d’Al-Jazeera. « Ces demandes sont globalement passées à la trappe, il n’est pas question de la fermeture d’Al-Jazeera, même si la chaîne est déjà en train de changer de ton sur l’Arabie saoudite », affirme Shathil Nawaf Taqa, conseiller Moyen-Orient au Global Diwan.

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