Les Américains sur tous les fronts

Publié le 13 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

En visite à Alger au mois de juillet, le président de l’Eximbank, Philip Merril, a annoncé plusieurs bonnes nouvelles aux Algériens, comme le financement de l’acquisition par Air Algérie de trois Boeing 737-800 ou la construction de la station de dessalement d’eau de mer d’El-Hamma, à Alger. La réalisation de cette station d’une capacité de 200 000 m3 par jour a été confiée à l’américain Ionics. Un projet estimé à 225 millions de dollars. Le patron de l’Eximbank a également annoncé l’intention de son établissement de financer d’autres projets dans les télécommunications, les chemins de fer ou encore le dessalement de l’eau de mer… Autant de secteurs qui restent à développer et devraient bénéficier d’importants investissements publics.

« L’Algérie dispose de 34 milliards de dollars de réserves de change, 10 milliards de dollars de liquidités dans les banques et 24 milliards de dollars de recettes annuelles en devises, ce qui représente 68 milliards de dollars, une somme suffisante pour attirer les investisseurs », estime Philip Merril, qui juge toutefois que « l’Algérie gère mal son argent ».
En quatre ans, c’est la deuxième fois que le patron de l’Eximbank visite l’Algérie. Ce qui confirme l’intérêt grandissant des firmes américaines pour le marché algérien. Après avoir conquis de solides positions dans les hydrocarbures durant les années 1990, les Américains s’intéressent maintenant à d’autres secteurs.
Côté algérien, travailler avec « l’Amérique impérialiste », longtemps dénoncée par l’ancien FLN socialiste, n’est plus un tabou. Bien au contraire : des associations algéro-américaines de lobbying ont pignon sur rue, et les autorités vont jusqu’à se vanter d’entretenir des relations militaires privilégiées avec Washington.

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Les investissements américains en Algérie sont estimés à 5 milliards de dollars, dont 2,8 milliards pour la seule année 2003. Pour renforcer leur coopération, Alger et Washington viennent de signer un accord open sky qui devrait faciliter le transport de marchandises entre les deux pays. « Les Américains s’intéressent désormais aux contrats dans les infrastructures de base, la fourniture de biens et services. Chaque fois qu’un gros contrat est en jeu, ils font le forcing pour l’obtenir. Il n’y a plus que le pétrole qui les intéresse », souligne un haut responsable algérien. Pourtant, en dépit de cette offensive tous azimuts, les États-Unis arrivent loin derrière le premier partenaire économique de l’Algérie, la France.

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