[Chronique] La garde nigériane de Joe Biden

Le 46e président des États-Unis va diriger l’administration la plus diverse de l’histoire du pays. Et l’Afrique ne sera pas en reste dans cette équipe, notamment le Nigeria.

L’administration Biden comptera dans ses rangs d’authentiques enfants du continent. © Glez

L’administration Biden comptera dans ses rangs d’authentiques enfants du continent. © Glez

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Publié le 6 janvier 2021 Lecture : 2 minutes.

Pour l’universitaire français Jean-Éric Branaa, la période qui s’ouvrira le 20 janvier prochain à Washington constituera le « troisième mandat de Barack Obama ». Car si le septuagénaire blanc en passe de prêter serment est un pur produit du microcosme politique américain des seventies, son parcours restera symboliquement marqué par sa mission aux côtés d’un chef de l’État dont le père était un économiste du ministère kényan des Finances.

La diversité redevient tendance

Ce nouveau mandat théoriquement unique – Joe Biden aura 81 ans lors de la prochaine élection – apparaît aussi comme le prolongement de ceux d’Obama parce que de nombreux piliers de la précédente administration démocrate font leur retour. Et que la diversité redevient tendance.

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L’équipe gouvernementale qui se dessine au fil des semaines devrait même être la plus diverse de l’histoire des États-Unis. Sa figure de proue, Kamala Harris, est la fille d’un homme né en Jamaïque. Et la numéro deux du pouvoir américain a été élevée par une mère hindoue célibataire militante des droits civiques. De plus, elle est la première femme à occuper ce poste particulièrement scruté en raison de l’âge avancé du président : il atteindra les 80 ans pendant qu’il sera aux manettes du pays.

Deux Nigérians

Si la vice-présidente n’est qu’abusivement intégrée à la communauté africaine-américaine telle qu’on l’entend habituellement, l’administration Biden comptera dans ses rangs d’authentiques enfants du continent. Deux Nigérians retiennent particulièrement l’attention.

Choisi il y a quelques semaines pour occuper le poste de secrétaire adjoint au Trésor des États-Unis, Adewale « Wally » Adeyemo est né au Nigeria il y a presque quarante ans, avant de grandir dans le sud de la Californie. Après avoir été notamment directeur adjoint du Conseil économique national (NEC) et secrétaire adjoint aux marchés internationaux et au développement au département du Trésor, Adeyemo a été président de la Fondation Obama.

Il incarne donc la continuité avec l’ancien président démocrate, de même que l’identité « black », puisqu’il fut directeur de la « sensibilisation afro-américaine » lors de la campagne présidentielle de John Kerry, autre « ressuscité » de l’époque Obama.

Osaremen Okolo a 52 ans de moins que son président

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Plus récemment, c’est Osaremen Okolo, née aux États-Unis de parents nigérians, qui a été promue au poste de conseillère dans l’équipe de riposte au Covid-19. Marquée par ses origines – elle avait combiné son cursus scientifique avec des études africaines-américaines et affirme « aimer la cuisine nigériane » –, elle incarnera également la diversité générationnelle. Âgée de 26 ans, Osaremen Okolo a 52 ans de moins que son président. Et elle en avait 14 quand Barack Obama a prêté serment pour la première fois…

Reste à savoir si, au-delà des symboles – auxquels il faut parfois supposer des intentions « cosmétiques » – et même des statistiques « ethniques », un nouveau souffle planera sur les relations entre les États-Unis et le continent. Difficile de faire pire que Donald Trump qui ignora l’Afrique, quand il n’insultait pas des « shilthole countries » dont il ne souhaitait guère accueillir les ressortissants. Mais les huit ans de pouvoir du « Kényan » Obama n’ont pas été marqués par une politique africaine mémorable…

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