La guerre du mobile
Concurrence féroce sur le marché algérien.
Publié le 13 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.
Qui a dit que l’essor de l’économie algérienne était incompatible avec celui du secteur privé ? L’agitation fébrile dont les télécommunications mobiles sont le théâtre depuis leur ouverture à la concurrence prouve à l’évidence le contraire.
En septembre 2002, le groupe égyptien Orascom Télécom avait lancé la marque Djezzy sur un marché jusque-là monopolisé par Algérie Télécom. Résultat : 2,3 millions de clients à ce jour, selon les dirigeants de la société, et un réseau qui dessert la quasi-totalité du pays. Le 25 août, un nouvel opérateur est entré en lice. Sous la marque Nedjma, Wataniya Télécom Algérie commercialise en effet appareils portables, cartes prépayées et abonnements. Il vise les deux millions d’abonnés d’ici à la fin de 2005, grâce à une offensive tarifaire sans précédent. Quinze dinars (0,18 euro) la minute de communication avec la France, 20 dinars avec le Canada ou l’Espagne… Les prix ont tout simplement été divisés par deux.
Le nouveau venu offre en outre des tarifs dégressifs, face auxquels Djezzy ne devrait pas rester longtemps les bras croisés. Pas plus qu’Algérie Télécom, dont la filiale Mobilis a annoncé le 1er septembre le redéploiement de son réseau dans le but d’offrir à ses clients des services au moins comparables à ceux de ses concurrents. Son PDG s’est en outre fixé l’objectif de 1 million d’abonnés à la fin de l’année, alors qu’il n’en compte actuellement qu’un peu plus de 300 000.
La concurrence féroce que se livrent les opérateurs devrait contribuer au développement du marché. Comme ce fut le cas dans les autres pays maghrébins (voir tableau), où le taux d’équipement est aujourd’hui d’un portable pour cinq, voire quatre personnes. Avec 33 millions d’habitants, et un Produit intérieur plus élevé que celui de ses voisins, l’Algérie constitue un vivier de clients considérable. Selon Pyramid Research, le cabinet américain d’études de marché dont les projections sur l’Afrique font référence, le pays devrait passer le cap des 10 millions d’utilisateurs de téléphone mobile en 2008.
