Des idées qui vont changer l’Afrique : banque de gènes, médicaments africains, e-learning… [5/5]

Touché – durement – mais prêt à rebondir, le continent devrait rattraper cette année les pertes de 2020. La médecine, la formation ou encore l’éducation ont toute leur place dans les changements qui s’annoncent.

Dans les locaux de 54gene © 54gene

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Publié le 15 janvier 2021 Lecture : 3 minutes.

JAD20210115-DOSSIER ECO-21 IDEES
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21 idées qui vont changer l’Afrique en 2021

Touché – durement – mais prêt à rebondir, le continent devrait rattraper cette année les pertes de 2020. Voici la contribution de Jeune Afrique à cet effort de relance avec une liste de mesures aussi innovantes que nécessaires.

Sommaire

L’idée, née bien avant le Covid, est plus que jamais d’actualité. La production pharmaceutique africaine représente 3 % du total mondial, et le continent importe 70 % de ses besoins.

En juin 2020, a été lancée la Plateforme africaine de fournitures médicales (par le CDC Afrique, Afreximbank et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique). Un Plan de fabrication pharmaceutique pour l’Afrique (PMPA), approuvé par l’Union africaine en 2012, doit bénéficier du lancement attendu de l’Agence africaine du médicament (AMA).

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À terme, 16 pays africains ont signé le traité instituant l’AMA, dont l’Algérie, le Maroc et le Sénégal. Si quelques pays seulement – Maroc, Algérie, Tunisie, Afrique du Sud, Kenya et Sénégal – disposent d’une industrie du médicament, le coronavirus devrait accélérer l’essor de la production locale.

Le chinois Fosun Pharma et le tunisien Saiph construisent chacun une usine de génériques en Côte d’Ivoire. L’indien Africure veut s’étendre au Burkina Faso, en Éthiopie et au Zimbabwe ; le français Servier (via sa filiale Biogaran) en Afrique de l’Ouest ; CFAO dans le monde anglophone et en Algérie.

  • Une banque de gènes pour définir la médecine du futur

À 35 ans, Abasi Ene-Obong est en passe de régler plusieurs enjeux de la recherche médicale africaine et mondiale. Avec sa start-up 54gene, l’entrepreneur nigérian veut constituer la plus grande banque de génomes africains du monde.

Son travail de séquençage met l’Afrique sur le devant de la scène médicale. Il participera non seulement au développement de produits adaptés aux populations du continent mais aussi à enrichir considérablement la recherche mondiale en thérapie génique grâce à l’apport d’informations dont elle ne disposait pas jusqu’ici, faute de laboratoire et de données disponibles sur place.

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Ces travaux devraient surtout participer au futur de la médecine qui tend de plus en plus vers des traitements conçus d’après l’ADN de chacun. Et permettre notamment de mieux maîtriser les ARN messagers, ces « photocopies » de notre ADN utilisées dans les futurs vaccins contre le Covid-19.

  • Créer une plateforme continentale en ligne d’accès à des contenus académiques

La crise du Covid-19 a démontré l’attractivité de l’enseignement à distance autant que les faibles capacités des pays africains, à terme, à répondre à cette demande.

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Des efforts louables ont été menés pour faciliter l’accès à la recherche africaine, par l’intermédiaire de l’African Education Research Database, géré toutefois depuis le Royaume-Uni. L’université panafricaine – soutenue par l’Union africaine et qui compte quatre campus à Ibadan, près de Nairobi, à Tlemcen, à Yaoundé et à Buea – a lancé au début de 2020 son offre de cours en ligne, avec cependant des débuts affectés par la pandémie.

Mais ces initiatives ne ciblent que l’enseignement tertiaire, négligeant les cycles primaire et secondaire, ainsi que la formation technique…

Et l’éducation dans tout cela ?

L’ancien président ivoirien Félix Houphouët-Boigny avait compris que l’enseignement était le socle du développement, lui qui, de 1960 à 1980, a fait adopter des budgets de l’éducation et de l’enseignement supérieur représentant 44 % du budget total de l’État !

Aujourd’hui, nous n’en sommes plus là, et l’Afrique continue à ne pas bien former ses enfants. Selon l’Unesco, un cinquième des jeunes de 6 à 11 ans ne sont pas scolarisés au sud du Sahara. Le taux de réussite au baccalauréat des Mauritaniens avoisine 10 %. Seulement 60,4 % des Togolais sont alphabétisés.

Seule une vraie priorité budgétaire pour l’éducation et la formation permettra à l’Afrique d’atteindre ses objectifs : diversification des économies, augmentation de la valeur ajoutée dans l’exportation des matières premières, réduction du chômage et de l’informel…

Rien de tout cela ne sera réalisé si tous les petits Africains n’empruntent pas le chemin du savoir, depuis la maternelle jusqu’à l’université, en passant par les centres de formation et avec l’aide du numérique.

Alain Faujas

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