Des idées qui vont changer l’Afrique : monnaie digitale, droits de tirage, finance-climat… [2/5]

Touché – durement – mais prêt à rebondir, le continent devrait rattraper cette année les pertes de 2020. Si le secteur financier va accélérer sa digitalisation, il conviendra aussi de penser à l’environnement.

Centrale à charbon de Lethabo, en Afrique du Sud. © Themba Hadebe/AP/SIPA

Centrale à charbon de Lethabo, en Afrique du Sud. © Themba Hadebe/AP/SIPA

Publié le 12 janvier 2021 Lecture : 2 minutes.

JAD20210115-DOSSIER ECO-21 IDEES
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21 idées qui vont changer l’Afrique en 2021

Touché – durement – mais prêt à rebondir, le continent devrait rattraper cette année les pertes de 2020. Voici la contribution de Jeune Afrique à cet effort de relance avec une liste de mesures aussi innovantes que nécessaires.

Sommaire

À l’instar de l’Europe et des États-Unis en 2008, le continent pourrait bénéficier grâce au FMI du programme d’émissions de droits de tirages spéciaux (DTS), échangeables contre des devises, sans que cela n’aggrave l’endettement public (56 % du PIB africain en 2018).

La Chine, dont le yuan (renminbi) fait partie du panier de devises des DTS, pourrait être un allié face à la réticence américaine. En parallèle de l’annulation complète ou partielle de la dette extérieure (500 milliards de dollars), les pays pourraient alléger l’endettement intérieur (50 % de la dette africaine) en négociant un allongement de la maturité et une baisse des taux d’intérêt.

  • Une monnaie digitale unique
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Le déclin de la monnaie physique constitue-t-il un recul des libertés individuelles ? C’est le débat suggéré par le développement de la mobile money. À la fois facilitateur des transactions intracontinentales, catalyseur d’une bancarisation progressive des africains et, de fait, d’une formalisation des économies, il ouvre aussi la voie à une dépendance à des tiers incontournables et à l’exploitation des données personnelles (géolocalisation, nature et habitudes d’achats) à des fins commerciales.

Si certains appellent à la vigilance et au droit à la discrétion, d’autres, comme l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes, imaginent aller plus loin en créant une monnaie virtuelle commune au continent, une solution qui permettrait de sauter l’étape de la monnaie physique panafricaine, projet mille fois repoussé et dont la concrétisation – au vu des tensions qui l’entourent – paraît des plus incertaines.

  • Mettre un coup de frein au financement du charbon

Plusieurs groupes bancaires africains (Absa, Standard Bank…) ont récemment amorcé la manœuvre, avec une accélération en 2020, malgré la complexité d’une telle décision sur un continent le charbon est la principale ressource énergétique. Et ce à l’instar de ce qui se fait ailleurs dans le monde, dans la lignée des fameux « ODD » des Nations unies.

Les banques de développement à l’international – parmi lesquelles la BAD ou encore la BOAD –, ont, quant à elles, souhaité aligner leurs activités sur l’accord de Paris sur le climat lors du sommet Finance en commun, en novembre 2020. Il y a fort à parier que d’autres acteurs leur emboîteront le pas en 2021.

  • « Mobile insurance » face aux risques
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Santé, risque climatique, agriculture… Les défis sont nombreux et pourtant peu embrassés sur un continent où le taux de pénétration de l’assurance est d’à peine 3 %. C’est dans une année post-Covid que les acteurs panafricains devront repenser leur modèle de développement. Certains, comme Sunu, Sanlam, Attijariwafa, et d’autres, ont déjà accéléré le chantier en raison de la pandémie.

Digitaliser les assurances et proposer des services adaptés à l’ensemble des populations, urbaines, rurales, classe moyenne, agriculteurs, petites et grandes entreprises, tel sera leur leitmotiv. Les technologies existent, des insurtech ont essaimé sur le continent : Baloon, Bima… Et les grands assureurs lorgnent déjà ce marché aux promesses avantageuses.

  • Créer une agence de notation panafricaine
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Pas nouvelle, l’idée gagne du terrain, y compris dans certaines discussions de couloir du FMI. Une réaction aux critiques croissantes adressées aux mastodontes de la notation – Fitch, Moody’s et S&P –, accusés d’empêcher la relance des économies africaines et même d’en pousser certaines vers le défaut.

Seule une agence d’envergure panafricaine permettrait de faire entendre une autre voix. Un projet qui pourrait se concrétiser rapidement, un rapprochement entre deux agences, l’une ouest-africaine et l’autre sud-africaine, étant dans les tuyaux.

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