Féminin pluriel

Publié le 13 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Les années se suivent et se ressemblent. C’est l’embouteillage dans les librairies françaises en septembre : quelque 660 nouveaux romans, dont 440 français et 220 traductions (voir « La vie des livres », J.A.I. n° 2271). Beaucoup de livres passeront inaperçus, mais les spécialistes ont déjà diagnostiqué un excellent millésime. Parmi les « étrangers », Philip Roth devrait une fois encore rafler la mise. La Bête qui meurt (Gallimard), qui relate les déboires d’un professeur vieillissant tombé amoureux d’une étudiante cubaine, est qualifié de nouveau chef-d’oeuvre. Jim Harrison, lui, raconte l’Amérique profonde. De Marquette à Veracruz (Christian Bourgois) n’en est pas moins, semble-t-il, un livre éblouissant. Hors États-Unis, un nom se détache : celui de l’Italien Antonio Tabucchi. De ses quinze romans (dont le célèbre Nocturne indien, Christian Bourgois, 1986), Tristano meurt (Gallimard) est probablement le plus beau.
Du côté des auteurs français, plusieurs titres font l’unanimité. À commencer par Une vie française (L’Olivier), de Jean-Paul Dubois, récit cruel et amusant de la vie d’une famille au cours des quarante dernières années. Tiennent aussi la corde pour les prix Daniel Rondeau (Dans la marche du temps, Grasset), Éric Fottorino (Korsakov, Gallimard), Marc Lambron (Les Menteurs, Grasset).
Si le Maghreb et le monde arabe n’ont guère de visibilité cette année, l’Afrique subsaharienne est représentée par Ahmadou Kourouma et son ouvrage posthume Quand on refuse on dit non (Le Seuil, voir J.A.I. n° 2275-2276), Florent Couao Zotti avec Le Cantique des cannibales (Le Serpent à Plumes), et deux femmes, Bessora, auteur de Petroleum (Denoël), ainsi que la Nigériane Chimamanda Ngozi Adichie dont L’Hisbiscus pourpre est publié par Anne Carrière.
Les femmes, justement. Indépendamment de la qualité de leurs oeuvres, elles ont la faveur des médias. Qu’il s’agisse d’auteurs confirmées comme Amélie Nothomb (Biographie de la faim, Albin Michel), Virginie Despentes (Bye Bye Blondie, Grasset), Christine Angot (Les Désaxés, Stock) ou Marie Nimier (La Reine du silence, Gallimard). Qu’elles soient, au contraire, de nouvelles venues dans le paysage littéraire comme Yasmine Ghata, dont La Nuit des calligraphes (Fayard) est encensé par la critique, et Monica Ali (Sept Mers et treize rivières, chez Belfond), le nouveau prodige des lettres métissées britanniques.

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