Editeurs de tous les pays…

Publié le 14 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Alger accueille, du 8 au 18 septembre, au Palais des expositions Pins Maritimes, son salon annuel du livre. On est certes loin des foires gigantesques du Caire ou de Beyrouth, mais tout de même, le Salon international du livre d’Alger (Sila), qui en est à sa neuvième édition, s’impose peu à peu. Cette année, Abdelkader Khemri, président du Comité d’organisation, a annoncé le chiffre record de 587 exposants, représentant 21 pays. Ils étaient 400 l’année dernière.

Sur les 587 éditeurs présents, 91 sont algériens, 42 européens (France, Suisse, Espagne, Belgique notamment) et 224 arabes, venus en force du Liban et d’Égypte. Parmi les maisons d’édition du monde arabo-musulman, il faut noter les premières participations de l’Iran et du sultanat d’Oman, ainsi que le retour du livre irakien. Enfin, les États-Unis sont représentés par l’organisation non gouvernementale Sabre Foundation, spécialisée dans le don de livres à travers le monde. « C’est une première expérience, menée avec l’aide de l’association algérienne Forem(*), explique Raymond E. Huling, chargé de programme. Notre participation est une façon particulière de distribuer les ouvrages neufs donnés par les maisons d’édition américaines. Il suffit aux visiteurs de montrer une carte d’étudiant ou d’universitaire pour pouvoir en bénéficier. »

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Année 2004 oblige, le Salon est dédié à la Révolution algérienne, déclenchée le 1er novembre 1954, et rendra hommage à Frantz Fanon sous la forme d’un colloque de deux jours (les 12 et 13 septembre). D’autres auteurs algériens, comme Kateb Yacine, Mohamed Belhalfaoui ou Tahar Djaout, seront également à l’honneur lors de tables rondes et de conférences.
« Si la Fila, Foire internationale du livre d’Alger, est devenue le Sila, ce n’est pas un hasard », fait remarquer un cadre de l’Anep, structure organisatrice. « Le terme de salon, poursuit-il, englobe l’aspect professionnel, commercial, mais aussi culturel. Et nous cherchons à améliorer ce volet à chaque édition. »
La nouveauté de cette année : un espace dédié au livre jeunesse. « Lors des deux derniers salons, a expliqué Abdelkader Khemri, des relations de travail privilégiées ont été nouées avec des éditeurs du Moyen-Orient et de France. Ces apports fructueux ont été à l’origine de l’organisation du Ier Salon du livre pour les jeunes et les enfants, lequel, jumelé au Sila, va indéniablement combler un manque. » Et d’indiquer que cette initiative avait pour objectif de « remédier à la faible présence du livre pour enfants alors que la demande est visiblement grande ».

Pour le président du comité d’organisation, le Sila a pour but de « mettre à niveau le pays au plan culturel et faire renouer l’Algérien avec le fait culturel ». De fait, les Algérois devraient être nombreux au rendez-vous. Ils étaient plus de 700 000 visiteurs l’année dernière pendant les dix jours de la manifestation. Beaucoup viennent faire leur « marché » littéraire, les publications étant parfois sensiblement moins chères qu’en librairie. Les exposants, exonérés des droits de douane et des taxes appliquées à l’importation des livres, sont invités par les organisateurs à baisser leurs tarifs. Malgré tout, avec des ouvrages de littérature qui coûtent entre 300 et 500 dinars (3,40 et 5,65 euros), le livre reste un luxe pour la majorité des Algériens.

* Forem : Fondation pour la promotion de la santé et le développement de la recherche.

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