Bruxelles et Washington condamnés

Publié le 13 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Ces décisions étaient attendues… mais en condamnant simultanément les subventions cotonnières des États-Unis et le régime sucrier de l’Union européenne (UE), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a symboliquement rappelé à l’ordre les deux poids lourds de l’économie mondiale et grands promoteurs du libre-échange. Et montré ses bonnes dispositions à l’égard des pays du Sud, particulièrement du Brésil, qui est à l’origine des deux plaintes (pour le sucre, celle-ci était également soutenue par l’Australie et la Thaïlande) pour non-respect des règles commerciales internationales.
Dès l’annonce du verdict, le 8 septembre, Washington a indiqué qu’il ferait appel de la décision. Une démarche également envisagée par l’UE, qui a engagé, en juillet, une réforme de son régime sucrier (réduction des subventions et quotas alloués aux producteurs). Un appel doit théoriquement être tranché dans un délai de trois mois, mais compte tenu de la complexité des dossiers (400 pages rien que pour le rapport sur le coton, plus 1 500 pages d’annexes), les verdicts finaux risquent de prendre encore plus de temps.
« Ces décisions sont un triomphe pour les pays en développement et un puissant rappel pour les pays riches qui trichent systématiquement avec les règles de l’OMC et dont les subventions iniques provoquent la misère de millions de paysans », a néanmoins déclaré Jo Leadbeater, de l’organisation non gouvernementale britannique Oxfam. Les pays africains producteurs de coton ont manifesté leur satisfaction… mais attendent maintenant des mesures concrètes de Washington, notamment la suppression de ses aides cotonnières à l’exportation. Et plus si possible, sous forme de compensations financières pour le préjudice subi.
Pour le sucre, le bonheur des uns fait le malheur des autres. Le Brésil et la Thaïlande, qui estimaient perdre respectivement 494 et 151 millions de dollars sur leurs exportations en raison du régime sucrier européen, bien que ces deux pays aient la meilleure productivité du monde, ne cachent pas leur joie. À l’inverse, Maurice, qui bénéficie d’un quota annuel d’exportation vers la communauté de plus de 500 000 tonnes à un prix garanti, trois fois supérieur au cours mondial, peut légitimement se faire du souci.

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