Tunisie : Rached Ghannouchi ou la tentation du pouvoir personnel
Le chef d’Ennahdha agace au sein de son parti par sa volonté de monopoliser tous les pouvoirs. Et son refus manifeste de passer la main.
D’ordinaire les 150 membres du Conseil de la choura d’Ennahdha s’expriment d’une seule voix. Mais le 3 janvier, ils ne sont pas parvenus à s’accorder pour renouveler la composition du bureau exécutif. Une démarche répondant à une requête de Rached Ghannouchi, président du parti à la colombe. Celui qui avait dissout le bureau sortant en mai 2020 a besoin d’avoir toutes les instances sur le pont pour le fonctionnement de la formation au référentiel islamiste, et pour faire face aux turbulences politiques externes et internes. Mais le chef n’a pas été suivi : les deux tiers des candidats, qu’il a présentés personnellement, n’ont pas obtenus les 50 voix nécessaires à leur investiture.
Un revers de plus pour le chef d’Ennahdha qui, depuis 2019, est confronté à un désaccord dans les rangs du parti de manière désormais publique. Les observateurs les plus avertis savaient qu’Ennahdha était en proie à des turbulences et que les jeunes appelaient à l’alternance, estimant que le parti, d’un scrutin à l’autre, s’est en quelque sorte perdu, à force de consensus avec ses adversaires politiques.
Turbulences
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