Présidentielle au Bénin : duel fratricide entre les héritiers de Thomas Boni Yayi

Si les Démocrates ont créé le « Front pour la restauration de la démocratie », aux côtés notamment de Joël Aïvo, le nouveau parti de Thomas Boni Yayi exclut pour l’heure toute alliance avec les FCBE, son ancien parti. Anatomie de ce divorce entre héritiers de l’ancien président béninois, qui constitue une aubaine pour Patrice Talon.

Théophile Yarou (FCBE), Thomas Boni Yayi et Éric Houndété (Les Démocrates). © Photomontage / Photos :KOFFI BENOIT/AID ; Charles Placide ; Cesar Gaba pour JA

Théophile Yarou (FCBE), Thomas Boni Yayi et Éric Houndété (Les Démocrates). © Photomontage / Photos :KOFFI BENOIT/AID ; Charles Placide ; Cesar Gaba pour JA

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Publié le 18 janvier 2021 Lecture : 6 minutes.

Une affiche du président béninois Patrice Talon, en tournée à Ouidah, le 8 décembre 2020. © Présidence béninoise
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Bénin : doit (encore) mieux faire

Les progrès réalisés ces dernières années ont permis au pays d’éviter la récession malgré le Covid-19. Mais le prochain président aura la lourde tâche de maintenir cet élan et de renouer le dialogue entre majorité et opposition pour rendre sa vigueur à la démocratie béninoise.

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Un cauris imposant, dépassant d’une calebasse, qui semble voler un court instant. Arrachée d’une façade par une petite grue mécanique, l’imposante sculpture est déposée sur le plateau arrière d’une camionnette. L’opération résume à elle seule les déchirements que traverse la principale force d’opposition béninoise en cette fin de mandat de Patrice Talon.

Ce cauris déboulonné en cette veille de Noël ornait la façade du domicile de l’ancien président Thomas Boni Yayi, à Parakou. Il est le symbole des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), parti qu’il a créé en 2007 et qui a implosé au lendemain des législatives d’avril 2019, auxquelles aucune formation d’opposition n’a pu participer, faute d’avoir obtenu l’indispensable certificat de conformité.

Après les violences postélectorales, l’aile « radicale » et l’aile « pragmatique » des FCBE, privées de députés, se sont violemment opposées sur l’attitude à adopter face à la proposition de Patrice Talon d’instaurer un dialogue national. Les « radicaux » ont accusé les « pragmatiques » de traîtrise pour avoir accepté d’y participer et de se soumettre aux règles de la charte des partis et du code électoral, réformes honnies. Les « pragmatiques » ont, pour leur part, refusé de poursuivre la politique de la chaise vide, qui a laissé le champ libre à la mouvance présidentielle, désormais sans contre-pouvoirs au sein de l’Assemblée nationale.

Acte de divorce

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