Réchauffer le climat des affaires entre l’UE et l’Afrique

Le 5e forum des affaires Union européenne-Afrique organisé à Bruxelles du 31 mars au 1er avril a réuni plus de 500 entrepreneurs et responsables d’organisations financières.

Le 5e forum des affaires Union européenne-Afrique organisé à Bruxelles du 31 mars au 1er avril a fait le plein. © AFP

Le 5e forum des affaires Union européenne-Afrique organisé à Bruxelles du 31 mars au 1er avril a fait le plein. © AFP

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Publié le 4 avril 2014 Lecture : 3 minutes.

Le 5e forum des affaires Union européenne-Afrique organisé à Bruxelles du 31 mars au 1er avril a fait le plein. Plus de 500 entrepreneurs et responsables d’organisations financières ont fait le déplacement. « Il auraient pu être le double », se félicite un organisateur européen – pour ce grand rendez-vous, organisé la veille du 4e sommet UE-Afrique et censé renforcer les partenariats et les liens économiques des deux côtés de la Méditerranée.

« Il faut définitivement briser la glace entre l’Afrique et l’Europe »

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La formule utilisée lors de sa présentation par Charles Michel Mbire, le président de l’opérateur de télécommunication MTN en Ouganda, résume à elle seule l’objectif principal de cet événement. Et dans cette optique, les secteurs privés des deux continents, « sont appelés à jouer un rôle de premier plan », comme l’a rappelé Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la commission de l’Union africaine lors de son discours d’ouverture. « Il faut pour cela changer la perception du risque en Afrique », a insisté Aziz Mebarek, cofondateur du fonds d’investissement tunisien AfricInvest, qui, selon les nombreux orateurs qui se sont succédé à la tribune pendant deux jours, n’est pas plus élevé que dans les autres régions émergentes de la planète.

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C’est d’ailleurs ce que se sont évertués à démontrer les responsables africains auprès des investisseurs européens, inviter à dépasser leurs préjugés et à ne surtout pas abandonner la position aux Chinois, aux Indiens ou encore au Brésiliens, alors que l’Union européenne dans son ensemble reste toujours le premier contributeur du continent, avec près de la moitié des investissements étrangers, soit 800 millions d’euros par an, comme l’a rappelé José Manuel Barroso, le président de la commission européenne.

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Partenariat assis sur l’investissement et les échanges commerciaux

Afin de sortir de l’aide au développement et installer un nouveau type de partenariat assis sur l’investissement et les échanges commerciaux, comme les responsables des deux continents semblent aujourd’hui le demander, les Africains sont les premiers à reconnaître leurs insuffisances. « Pour attirer les capitaux dont l’Afrique à besoin, il faut d’abord une bonne gouvernance et de la transparence », a notamment rappelé Mo Ibrahim, qui a également plaidé pour le regroupement de toutes les places boursières africaines, pour la constitution d’une structure continentale « susceptible de fluidifier davantage les mouvements de capitaux ».

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Ce qui ramène à un autre grand défi pour le continent, celui de l’intégration régionale, également pointée tout au long des discussions par les intervenants. « Les marchés sont trop fractionnés en Afrique pour intéresser les investisseurs », a déclaré John Dramani Mahama, le président du Ghana, qui en a profité pour rappeler la priorité de son gouvernement : « L’emploi, l’emploi et l’emploi ». Pour remplir ses objectifs, il souhaite voir l’Afrique prendre le virage de la transformation locale, source de valeur ajoutée pour le continent et de travail pour les prochaines générations.

Il est temps que l’Afrique arrête d’exporter ses emplois en même temps que ses matières premières

Stop à l’exportation !

« Il est temps que l’Afrique arrête d’exporter ses emplois en même temps que ses matières premières », s’agace Lamine Dhaoui, de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi). Le même souhaite également voir les banques africaines jouer leur rôle notamment auprès des PME. « Pendant que 33 % des capitaux prêtés sont orientés vers les PME en Europe, ils ne représentent que 8 % en Afrique », selon Aziz Mebarek.

C’est donc à une véritable opération séduction des Africains qu’a assisté le secteur privé européen. Avec l’objectif de doper l’injection de capitaux étrangers dans les économies du continent et de renforcer les échanges commerciaux entre les deux continents, au moment même où l’accord de partenariat économique (APE), négocié en février dernier entre l’UE et la Cedeao, vient d’être remis en cause par le Nigeria.

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