Libye : les Kani, la fratrie qui a terrorisé la ville de Tarhouna pendant cinq ans
La ville vit au rythme des découvertes de nouveaux charniers depuis le retrait des forces loyales à Khalifa Haftar à l’été 2020. Les coupables ? Tout semble désigner une fratrie aux méthodes sanguinaires qui a contrôlé la ville cinq ans durant.
Depuis le retrait de l’Ouest libyen de Khalifa Haftar à l’été 2020, les communiqués annonçant la découverte de nouveaux charniers près de la ville de Tarhouna, 90 kilomètres au sud-est de la capitale, ne font que se multiplier. Le dernier remonte au 9 janvier : « Aujourd’hui quatre corps ont été exhumés », a annoncé Lutfi Tawfiq, directeur de l’Autorité générale pour la recherche et l’identification des personnes disparues.
Cette délégation affiliée au Gouvernement d’accord national (GNA) a compté plus de 120 corps enterrés aux alentours de Tarhouna et au moins 27 charniers. Chargée de retrouver les habitants dont on a perdu toute trace après le retour au calme à Tripoli, l’autorité publie sur sa page Facebook les photos des fosses communes, suivies par les commentaires indignés d’une partie de la population. Au total, 338 personnes sont portées disparues dans une ville dont le nombre d’habitants est estimé à près de 13 000 habitants.
Bain de sang
Il y a six mois encore, la ville était l’une des principales lignes de front entre les forces pro-GNA et le troupes de Khalifa Haftar. Tombée aux mains du maréchal lors de son avancée vers le nord-ouest grâce à un changement d’allégeance d’une milice locale, Tarhouna a été reprise par le GNA un an plus tard, en juin 2020. La chute de Tarhouna a marqué un tournant dans le conflit, la perte du contrôle de la ville par le maréchal de l’Est libyen marquant l’échec de son aventure en Tripolitaine. Mais la disparition de centaines d’habitants, dont des femmes et des enfants, semble remonter avant le début des affrontements. Qui est responsable de ce bain de sang ?
Au cours des dernières années, les frères Kani sont parvenus à monopoliser le pouvoir à Tarhouna après avoir éliminé ou domestiqué les milices concurrentes
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