Haro sur Gbagbo !
Publié le 14 juin 2005 Lecture : 1 minute.
Le président Laurent Gbagbo qui, dans le quotidien France Soir du 6juin, a traité son homologue gabonais Omar Bongo Ondimba de «rigolo », a refusé de présenter les excuses publiques exigées par Libreville. Du coup, les ambassadeurs du Gabon à l’étranger ont été invités à adresser un courrier de protestation « salé » à leurs collègues ivoiriens. Le ministère des Affaires étrangères a d’ailleurs donné l’exemple en remettant à l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Gabon, Mme Yapobi Ricci, une lettre fort peu
diplomatique signée du ministre délégué, Jean-François Ndongou. Il y stigmatise la sortie de Gbagbo contre « un homme qui l’a si longtemps nourri, habillé et protégé » et rappelle « les journées entières [qu’il a] passées à arpenter les couloirs du palais présidentiel à Libreville pour demander l’aumône ». «Assurément, le costume de chef d’État est trop lourd à porter pour M. Laurent Gbagbo », conclut aimablement Ndongou.
Un membre du cabinet de Bongo Ondimba n’est pas en reste. « Même s’il est très en colère, déclare-t-il, nous ne souhaitons pas que le président réponde aux propos d’un individu qui n’a même pas la reconnaissance du ventre. En 2002, ce monsieur est venu passer des vacances à Franceville. Le président l’a installé pendant une quinzaine de jours, tous frais payés, au Lekoni-Palace et a mis un hélicoptère à sa disposition pour ses
déplacements à l’intérieur du pays. » Dans un communiqué, le Mouvement des amis de Bongo Ondimba (Moba), que dirige Georges Rawiri, le président du Sénat, en a remis une couche. Les jeunes et les femmes du parti envisagent d’organiser une marche de protestation. Le chef de l’État, lui, garde le silence, aidé, il est vrai, par la presse locale. Le 8 juin, à son retour à Libreville après le sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), les journalistes ont en effet soigneusement évité de l’interroger sur « l’affaire ». Bongo Ondimba a néanmoins fini par rappeler Henri Békalé Akwé, son ambassadeur à Abidjan, le 10 juin.
