Comesa : à quand l’union ?
Nouveau report de la création de l’union douanière.
Publié le 14 juin 2005 Lecture : 1 minute.
Le Xe sommet du Comesa (Marché commun de l’Afrique orientale et australe)*, qui s’est tenu les 2 et 3 juin à Kigali, au Rwanda, ressemble à s’y méprendre au précédent. Seulement huit chefs d’État ont fait le déplacement. Et ce malgré la présence d’Olusegun Obasanjo, président de l’Union africaine, et la venue en guest star de Robert Zoellick, sous-secrétaire d’État américain. La création de l’union douanière, initialement prévue en 2004, a été reportée à décembre 2008. Un délai supplémentaire qui devrait permettre aux candidats à l’entrée dans la zone de libre-échange (FTA), comme le Swaziland, de s’y préparer. Onze pays membres ont déjà supprimé leurs droits de douane. Reste à instaurer un tarif extérieur commun pour parachever l’intégration, une nécessité martelée par Paul Kagamé, nouveau président du Comesa. Le dirigeant rwandais a dénoncé les arriérés de cotisations des pays membres et l’absence persistante de liberté de circulation des personnes. Un préalable indispensable à l’union douanière, sans parler de l’ambition d’adopter une monnaie unique à l’horizon 2025.
Après trois ans de patience et un rapprochement bienvenu avec Washington, la Libye a finalement été admise dans le Comesa, contrairement à la Côte d’Ivoire, qui ne partage pas de frontière commune avec un pays membre. La Jamahiriya devient ainsi le vingtième membre de l’organisation, qui couvre désormais une zone de 386 millions d’habitants, soit 45 % de la population du continent. Le Comesa « pèse » quatre fois plus que la zone franc (quinze pays) avec un PIB de 388 milliards de dollars. Les échanges internes ont atteint, en 2004, 5 milliards de dollars, dont 2,5 milliards au sein de la zone de libre-échange.
*Angola, Burundi, Comores, Djibouti, Égypte, Éthiopie, Érythrée, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Ouganda, RD Congo, Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Zambie et Zimbabwe.
