Ce que lisent les Tunisiens
Publié le 14 juin 2005 Lecture : 1 minute.
Pour peu qu’il ait le moyen de se procurer un livre en langue française – hors de prix, il faut dire -, le Tunisien a un penchant pour les essais liés à l’actualité politique, du monde arabo-musulman en particulier. Il s’intéresse aussi aux ouvrages exposés à l’occasion d’un événement culturel local tel que les JCC (Journées cinématographiques de Carthage), à ceux traitant de l’artisanat ou de l’informatique. Les livres pour enfants s’écoulent plus facilement pendant la période des vacances.
Mais ce sont les ouvrages sur l’islam et son rapport avec l’Occident qui trouvent le plus d’acquéreurs. Ainsi compte-t-on parmi les meilleures ventes actuelles L’Exception islamique (Le Seuil) de Hamadi Redissi, Frère Tariq (Grasset) de Caroline Fourest et Jihad (Gallimard) de Gilles Keppel. Même succès pour Vers la 4e Guerre mondiale ? (Armand Colin) de Pascal Boniface, Le Coran (Flammarion) d’Azzedine Guellouz, La Face cachée du 11 septembre (Plon) d’Éric Laurent et Nous n’avons jamais lu le Coran (L’Aube) de Youssef Seddik. Quelques classiques demeurent indétrônables tels Le soleil d’Allah brille sur l’Occident (Albin Michel) de Sigrid Hunke ou La Bible, le Coran et la science (Seghers) de Maurice Bucaille.
La fiction trouve moins d’amateurs. Et, comme nul n’est prophète en son pays, les écrivains tunisiens intéressent moins que les étrangers. Alors que le Da Vinci Code (Lattès) caracole en tête des ventes à côté de Maktoub (Anne Carrière) de Paulo Coelho, La Maison sur la colline de Hédi Zarrouk, qui vient d’obtenir le Comar, distinction littéraire la plus importante en Tunisie, a du mal à s’écouler. Précision tout de même : quand on dit bonne vente, « il faut raison garder, explique Hayat Bach Hamba, de la librairie Clairefontaine. Un livre qui marche est un livre qui se vend à vingt exemplaires par mois, tout au plus. »
