Augmentation du prix de l’huile : le gouvernement ivoirien fait marche arrière

Le gouvernement et les industriels ont trouvé un accord pour suspendre l’augmentation du prix de l’huile de table raffinée vendue au détail, conséquence de la hausse du cours mondial de l’huile de palme.

Raffinerie d’huile de palme de Sania, filiale du groupe Sifca, à Abidjan © Olivier pour JA

Raffinerie d’huile de palme de Sania, filiale du groupe Sifca, à Abidjan © Olivier pour JA

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Publié le 13 janvier 2021 Lecture : 2 minutes.

Quelques jours seulement après son augmentation dans les boutiques et les supermarchés ivoiriens, l’huile de table raffinée va retrouver son prix antérieur. Conséquence de la hausse du cours mondial de l’huile de palme, liée notamment à un resserrement de l’offre dans les principaux pays producteurs en Asie (la production ivoirienne, soit 550 000 tonnes, ne représente que 2 % de l’offre mondiale), le prix du bidon de 25 litres de la marque Dinor était par exemple passé de 20 000 à 24 500 FCFA (30,5 à 37,3 euros) et celui de la bouteille de 1,5 litre de la marque Aya de 1 450 à 1 700 FCFA. Un coup dur pour le pouvoir d’achat des ménages après une année marquée par la crise sanitaire et les tensions politiques.

« Nous avons décidé de suspendre la hausse des prix de l’huile de table raffinée intervenue en ce mois de janvier », a annoncé Souleymane Diarrassouba, le ministre ivoirien du Commerce et de l’Industrie, à l’issue de deux journées de concertation avec les acteurs de la filière. Il promet une application immédiate des nouveaux tarifs et a tenu à féliciter les industriels pour « les efforts qu’ils ont bien voulu consentir au profit des populations ivoiriennes ».

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Autre annonce, celle du gel du prix du sac de 50 kilos de farine boulangère qui devait intervenir le 15 janvier, passant de 19 000 à 20 000 FCFA, en raison de la flambée des cours du blé. « Le prix de la baguette demeurera a 150 FCFA sur tout le territoire national », a assuré Souleymane Diarrassouba.

Contrôles dans les supermarchés

Deux comités techniques, regroupant tous les acteurs des différentes filières, seront mis en place dès ce 13 janvier « pour réfléchir à des solutions durables afin d’atténuer la hausse des cours mondiaux, tout en permettant aux industriels de pérenniser leurs différentes affaires », a annoncé le ministre qui n’exclut pas, si l’augmentation venait à se poursuivre, une intervention de l’État via « différents mécanismes qui peuvent être utilisés pour en maîtriser les conséquences ».

« Il y a une disproportion entre la hausse du cours de 5 à 7 % et l’augmentation en bout du chaîne, pour le consommateur, qui atteint jusqu’à 40 %. Rien ne la justifie », avait regretté en début de semaine dans Jeune Afrique le président de la Fédération des associations de consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Facaci), Alain Tahi. Il réclamait alors un retour au plafonnement du prix de l’huile de table raffinée, mesure mise en place entre le 29 avril 2020 et le 9 décembre 2021 pour faire face aux conséquences de la pandémie de coronavirus.

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Si ce n’est pas un plafonnement qui a été annoncé, c’est toutefois une bonne nouvelle selon lui. « Nous sommes satisfaits d’avoir été entendus par le gouvernement », se réjouit-il, à l’instar de toutes les autres associations de consommateurs présentes lors de la conférence du presse de Souleymane Diarrassouba.

Mais Alain Tahi demeure prudent : « Maintenant, il faut observer le suivi sur le terrain. Le gouvernement doit respecter son engagement. » Le ministre a promis des contrôles dans les boutiques et les supermarchés dès cette semaine.

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