Annexe-moi, mon frère
Publié le 14 juin 2005 Lecture : 2 minutes.
L’affaire du Sahara occidental, connu aussi sous le nom de Sahara marocain (biffez la mention qui vous gêne, on n’est pas sectaire à J.A.I.), continue d’empoisonner les rapports entre le Maroc et l’Algérie. Elle donne de l’urticaire à l’ONU, qui ne sait comment s’en débarrasser, et à l’Union africaine, qui est quand même quelque part assez gênée de compter parmi ses membres le Bophoutatswanaland mais pas le Maroc. Tout cela à cause de l’affaire susdite.
Depuis des années déjà, nous résolvons dans ces colonnes tous les problèmes du monde, même si le monde n’a pas l’air de s’en apercevoir. Vous voulez la solution du conflit Maroc-Polisario ? La voici.
Le Polisario accuse le Maroc d’avoir annexé le Sahara occidental. Eh bien, c’est simple : que le Polisario annexe le Maroc ! Les choses pourraient se passer ainsi : le gouvernement et le Parlement marocains se réunissent en grande pompe et se dissolvent l’un l’autre, après avoir lancé un appel solennel aux Sahraouis : venez, annexez-nous, Rabat est ville ouverte ! Les Sahraouis débarquent. Bien entendu, ils ne touchent pas au roi, puisqu’il est Commandeur des croyants et qu’ils sont eux-mêmes musulmans. Comme ils sont également démocrates, ils organisent des élections qui – c’est évident – renvoient au Parlement exactement les mêmes élus parce qu’un électeur de Tanger votera pour le même bonhomme, que le Polisario soit à Rabat ou non. Pour gérer les ministères, ils feront appel aux meilleurs cadres. Miracle ! Ils sont déjà là, à leurs bureaux, depuis des années. Pour les ministres, idem. Pour ne prendre qu’un exemple, le Polisario n’a pas de spécialiste des chemins de fer et des autoroutes – et pour cause -, donc le ministre des Transports sera maintenu.
Restent le timbre et le drapeau. Eh bien, c’est simple : on mettra sur le timbre un Sahraoui authentique, un gars dont les ancêtres venaient du désert du Tafilalet, Mohammed VI par exemple.
Et le drapeau ? Ce sera un ballon de foot. Ayant annexé le Maroc, les Sahraouis deviendront en quelques mois obnubilés par la Coupe du monde 2006, comme leurs trente millions de nouveaux concitoyens…
