Aftout Es-Saheli, un rêve devenu réalité

Publié le 14 juin 2005 Lecture : 2 minutes.

Un vieux rêve va devenir enfin une réalité : alimenter en eau potable l’agglomération urbaine de Nouakchott à partir du fleuve Sénégal. Ce projet, le plus grand jamais entrepris en Mauritanie, s’appelle Aftout Es-Saheli. Il permettra de sécuriser à long terme l’approvisionnement de la capitale, qui dépend exclusivement depuis cinquante ans de la nappe souterraine située à Idini, dans le Trarza. Cette nappe renferme la plus importante réserve d’eau du pays : 20 milliards de m3, sur un total de 50 milliards. Inconvénient : elle n’est pas une ressource renouvelable. Et son exploitation actuelle (42 000 m3/j) se situe déjà au-dessus de la normale (36 000 m3/j). Elle ne peut durablement être accrue sans risque de dégradation. Pour faire face aux besoins urgents des habitants de la capitale, il va falloir pomper jusqu’à 60 000 m3/jour, un niveau qui sera atteint à la fin de l’année 2005. Le programme en cours de la Société nationale de l’eau (SNDE) vise également à réhabiliter et à étendre le réseau de distribution de Nouakchott (qui passera de 800 à plus de 1 000 km).
Au-delà de l’urgence, le gouvernement mauritanien a lancé en 2004 le projet Aftout Es-Saheli. L’eau pompée du fleuve Sénégal, abondante et renouvelable, sera transportée dans des canalisations sur une distance de 170 km de Béni Nadji (près de Keur Massène, dans le delta du fleuve) à Nouakchott. Assainie et traitée, elle coulera à partir de 2009 au rythme de 170 000 m3/j (assez pour tenir jusqu’en 2020), et pourra atteindre 226 000 m3/j en 2030.
Un appel d’offres pour la présélection des entreprises a été lancé le 13 février 2005. Après validation du tracé, le premier coup de pioche devrait être donné à la fin de l’année ou au début de 2006. La première phase du projet, qui comprend les ouvrages de pompage et de traitement, les conduites, la réserve de stockage (129 000 m3), le système de télégestion et les lignes électriques, est entièrement financée : 220 millions de dollars, dont 74 % par les fonds arabes, 6 % par la Banque africaine de développement, 4 % par la Banque islamique de développement et 16 % par l’État mauritanien. La deuxième phase (50 millions de dollars en cours de mobilisation) porte sur les réseaux de distribution (réhabilitation et extension) et d’assainissement.

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