Remise de dette sous condition

Publié le 13 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Les conseils d’administration de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international ont annoncé la bonne nouvelle le 8 mars : le Congo-Brazzaville accède enfin à l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Maintes fois reportée, cette décision donne le coup d’envoi d’un important programme censé déboucher sur une remise de la dette publique congolaise de l’ordre de 5,5 milliards de dollars, soit plus de la moitié du fardeau de l’État (9,2 milliards). Un sacré ballon d’oxygène qui n’est toutefois pas sans conditions.
Les autorités devront en effet respecter à la lettre les plans des financiers de Washington. Elles devront d’abord organiser une large consultation des opérateurs économiques, de la société civile et des bailleurs de fonds, en vue de l’établissement d’un document cadre de stratégie de réduction de la pauvreté (DRSP). Par ailleurs, diverses commissions de travail devront être mises en place pour veiller à ce que les ressources financières du pays soient bien utilisées. Banque mondiale et FMI se montreront extrêmement vigilants pour tout ce qui concerne la bonne gouvernance et le respect des équilibres macroéconomiques. Dans l’immédiat, ils demandent davantage de transparence dans la gestion des revenus pétroliers (70 % des recettes budgétaires de l’État) et la passation des marchés intérieurs, ainsi que des actions concrètes au bénéfice des défavorisés. Plus de 70 % de la population vit actuellement en dessous du seuil de pauvreté.
La tâche du président Denis Sassou Nguesso s’annonce d’autant plus difficile que plusieurs consultations électorales, généralement propices à des dépenses inconsidérées, se profilent à l’horizon : législatives en 2007, présidentielle en 2009 Paul Wolfowitz, le président de la Banque, s’est montré on ne peut plus clair : « Nous n’accorderons pas de remise de dette au Congo sur la base de simples promesses. » Le voisin camerounais en fait la triste expérience. Plus de six ans après le début du processus, les décaissements des bailleurs de fonds tardent à venir en raison des nombreux dérapages financiers auxquels la présidentielle d’octobre 2004 a donné lieu.

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