Quand Jeune Afrique redevient Jeune Afrique

À de rares exceptions près, le changement de titre est approuvé, loué, félicité. Beaucoup le perçoivent à la fois comme un retour aux sources et un nouveau départ.

Publié le 14 mars 2006 Lecture : 11 minutes.

Vous avez écouté « votre peuple »
En tant que fidèle lecteur de Jeune Afrique depuis des années et dans plusieurs pays, j’ai toujours voulu vous écrire pour vous exprimer ma déception par rapport au changement de nom de « notre journal ». Pour moi, Jeune Afrique n’est pas qu’un journal. C’est l’un des rares « biens communs » à tous les Africains, du Nord, du Sud, de l’Est, etc., vivant en Afrique ou pas. J’ai été tellement choqué par le nom que vous aviez choisi que j’avais décidé de ne plus lire le journal. J’ai quand même continué à l’acheter chaque semaine en refusant de regarder le nom qui était noté dessus et que je me refuse encore à prononcer. Que vous soyez revenu sur votre décision vous fait honneur. Vous nous prouvez ainsi (et l’on commençait à en douter) que vous savez écouter « votre peuple » (vos lecteurs) et que vous croyez à la démocratie. Merci de nous montrer que vous êtes différent de certains de « nos dirigeants ».
Tanou Diallo, Guinée

Un grand bravo
Je suis très heureux de retrouver Jeune Afrique.
En tout état de cause, je vous adresse un grand bravo pour la qualité de votre excellente revue.
Claude Vaillant, avocat à la Cour, Paris, France

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Cela faisait pédant
Béchir Ben Yahmed présente dans son éditorial daté du vendredi 24 février les raisons objectives qui ont contribué au retour du titre Jeune Afrique (entre parenthèses le lettrage utilisé pour le nouveau titre est parfait et repérable de loin : gardez-le !)
Ce changement d’enseigne m’arrange. Ce n’était pas simple de dire à quelqu’un qu’on lisait L’intelligent, bien heureux de pouvoir ajouter le sous-titre pour ne pas passer pour un pédant. Déjà, le fait de lire Jeune Afrique quand on est soi-même un citoyen lambda du Centre-Bretagne, ça vous pose en original ! Longue vie à la nouvelle formule !Philippe Dalibot, Loudéac, France

Quelle audace !
Ouf ! Bravo ! Quelle audace de revenir apparemment en arrière ! Jeune Afrique, un titre qui ne vieillira jamais. L’Afrique est jeune pour longtemps en face des vieux schnocks que sont les Européens et l’Amérique du Nord. Continuez, progressez au plan international ; vous n’êtes pas un ghetto. J’apprécie votre dimension « islam », avec liberté de paroles de toutes vos tendances : athées, chrétiennes, laïques
Je suis vos efforts depuis la fondation.
Père René Moreau, Lyon, France

Pourquoi rester jeunes ?
Devant un présentoir de la salle de lecture de la bibliothèque d’Amiens, j’aperçois un collègue étudiant – blanc – qui a l’air perdu.
Je lui demande ce qu’il cherche : « L’intelligent », me dit-il ! Et je lui réponds : « Mais il est là devant toi.
– Non, ça, c’est Jeune Afrique !
– Je cherche L’intelligent, insiste-t-il.
– C’est redevenu Jeune Afrique », lui fais-je savoir.
Toujours sceptique : « Intelligent, vous ne l’avez jamais été ; jeune, c’est ce qui vous caractérise ! »
Franchement, quarante-six ans après, pourquoi voulons-nous toujours rester jeunes ? Le nouveau logo, la nouvelle maquette n’ont rien de présentable. Tout est terne !
Delmach N’Doundji-Makosso, Amiens, France

Savoir se corriger
Bravo d’avoir osé ce retour aux sources. Pour moi, Jeune Afrique incarne un passé héroïque et une magnifique histoire humaine. J.A., c’est la plume alerte, intelligente et rebelle de B.B.Y. et de ses collaborateurs. Et chapeau pour avoir eu le courage de vous remettre en cause et de vous corriger.
Arbi El-Hajja, Azmour, Tunisie

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Inconditionnel de J.A.I.
Cela fait un peu plus de deux ans que je suis un inconditionnel de J.A.I. C’est avec du vague à l’âme que j’ai appris la disparition de L’intelligent. Je fais partie de la frange de personnes peut-être non averties mais qui n’étaient pas offusquées outre mesure par le titre L’intelligent. J’ai déjà eu l’occasion dans une lettre (n° 2213) de vous dire que vous avez une démarche professionnelle et « intelligente » d’aborder les sujets d’actualité. Si vous étiez une sélection de football, vous seriez les champions, les champions d’Afrique.
Yves Melongo, Yaoundé Cameroun

Finis, les commentaires ironiques
À Tunis, le changement de titre est passé inaperçu. Habitué des kiosques, j’ai toujours demandé, comme beaucoup d’autres, Jeune Afrique, jamais L’intelligent. À tel point que je ne me suis pas aperçu de sa disparition dans le n° 2355. Un ami, qui avait pris la (mauvaise) habitude de me taquiner parce que je n’arrivais pas à détacher mes yeux du journal quand on s’attablait ensemble au café, me l’a fait observer à sa manière. Sur un ton plus fort que jamais : « Alors, comment va L’intelligent ? » Voyant que je ne réponds pas, il insiste : « Je suis sûr que tu n’as pas remarqué qu’il n’est plus intelligent du tout Retourne à la page de couverture », me dit-il. Je reste sans voix quand je vois que le mot L’intelligent a effectivement disparu pour laisser toute la place à Jeune Afrique. Bravo à toute l’équipe pour ce retour aux sources ! Et finis, donc, les commentaires sarcastiques et ironiques
Hichem S., Ariana, Tunisie

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Je m’en réjouis
Je viens de recevoir le courrier de Béchir Ben Yahmed annonçant le changement de titre. Je m’en réjouis.Abdelkader Fahem, Paris, France

Un soupir de soulagement
J’étais parmi les rouspéteurs qui n’ont jamais compris l’opportunité de rebaptiser mon Jeune Afrique, et j’avais exprimé alors ma déception à Béchir Ben Yahmed qui m’avait gentiment répondu en se référant au grand Deng Xiaoping : « Il faut essayer d’aller plus loin si on voit que c’est bon. S’arrêter, revenir en arrière si l’on s’aperçoit qu’on s’est trompé. » Je constate aujourd’hui avec satisfaction que B.B.Y., en homme de principe, est resté fidèle à sa promesse de corriger les erreurs lorsque c’est nécessaire.
Bravo B.B.Y. et bonne réincarnation à J.A. J’en connais beaucoup comme moi qui poussent un petit soupir de soulagement. Personne ne change le nom de son bébé, on s’y attache, quelle que soit l’évolution qu’il prend, une fois adulte.
Mohammed Boukkouri, Ottawa, Canada

Enfin !
Merci beaucoup pour le retour du nom Jeune Afrique : il était plus que temps !
Joseph Mukumbi, Italie

C’était ridicule
Ah quelle bonne nouvelle ! Vous étiez pour moi depuis toujours Jeune Afrique, et vous l’êtes resté. Lorsque vous avez décidé il y a quelques années de vous appeler L’intelligent, je vous ai écrit pour vous dire à quel point ce nouveau nom était un choix absolument malheureux, d’une prétention inouïe, frisant le ridicule ! Se proclamer intelligent, ce n’est pas l’être. Cela jetait une ombre sur votre crédibilité !
Je suis pourtant resté fidèle à votre journal que j’ai plaisir à lire au moins sur Internet. Alors tous mes vux pour un nouveau départ !
Daniel Attias, Marrakchi de Finlande

Surprise de taille
Ma surprise a été de taille lorsque, comme chaque lundi, je me suis rendu chez mon buraliste afin d’acheter Jeune Afrique/l’intelligent. Pour un peu je ne le trouvais pas. Et puis, rien que de voir la seule appellation Jeune Afrique en couverture, je me suis souvenu de mes folles années de lycéen où, déjà, j’étais un lecteur attentif de votre publication. À 17 ans, en 1992, je suis tombé par hasard sur un numéro de J.A., que je me suis empressé de dévorer. Maintenant, du haut de mes 30 ans, je puis dire avec certitude que, grâce à vous, je connais bien l’Afrique dans sa globalité et cela me donne, chaque semaine, envie d’en apprendre davantage.Merci pour ce retour à l’appellation Jeune Afrique. Merci encore à B.B.Y. pour ses éditoriaux très pertinents. Merci également à Fouad Laroui pour ses chroniques marquées par un esprit à la fois critique et moralisateur. Merci à Jeune Afrique, qui restera à mes yeux la référence de la presse panafricaine.
Lakhdar Boussaha, Soyaux, France

J’étais mal à l’aise
Je vous félicite d’avoir renommé votre revue Jeune Afrique. L’appellation L’intelligent m’avait toujours mis mal à l’aise, soit lorsque j’achetais la revue, soit lorsque je recommandais à mes étudiants la lecture d’articles qu’elle contenait. C’est comme si je me mettais à part en lisant ce qui était intelligent alors que les autres lisaient ce qui ne l’était pas.Votre décision a dû demander du courage, mais cela est tout à votre honneur.
André Martens, Université de Montréal, Canada

Mieux vaut tard que jamais
Je viens de prendre connaissance de votre nouvelle (ancienne) appellation. Je la salue et je salue également votre mea culpa. Comme dit l’adage, mieux vaut tard que jamais. J’ai été parmi les premiers à réagir négativement au changement de titre en 2000. J’ai pensé qu’il était « bête » d’ajouter « l’intelligent ».
La morale : à l’avenir, soyez plus réfléchis, écoutez mieux les lecteurs, qui sont « intelligents » pour la plupart.
Mahamat Abdoulaye « Abou Djamal », N’Djamena, Tchad

Il n’y a que les imbéciles
Bravo pour votre décision de reprendre l’ancien titre auquel je m’étais habitué depuis son lancement il y a plus de quarante-cinq ans alors qu’il était au format journal. Sans reprendre la formule de Deng Xiaoping, disons, de façon plus terre à terre, qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, cela avec tout le respect que je dois à l’équipe de J.A. à laquelle je souhaite de tout cur de continuer à s’améliorer.
Driss Abdelmoumni, France

Pari perdu
B.B.Y. a fait un pari qu’il n’a pas gagné en modifiant le titre de son hebdomadaire. J’avoue, comme sans doute beaucoup d’autres, avoir trouvé cette appellation prétentieuse et inappropriée. Je salue le courage de B.B.Y., qui a reconnu son échec. Je prie le Dieu tout-puissant pour prêter longue vie à Jeune Afrique et qu’elle demeure à jamais la revue phare pour notre continent.
A. Djerbi, Tunis, Tunisie

Pas besoin de le dire
Vive Jeune Afrique qui n’a pas besoin de le dire pour être intelligent !
Vincent Charron, Afrique du Sud

Je n’étais pas le seul
Depuis six ans, j’essayais, en vain, de comprendre. Aujourd’hui, je suis rassuré : je n’étais pas le seul ! Bravo à Jeune Afrique, mais n’oubliez jamais que vous êtes le berceau de l’Humanité.
Marcel Durand, Allevard, France

Nom mythique
Quelle bonne nouvelle de revendiquer le nom mythique de Jeune Afrique !!!
Marc Lints, Rhode-St-Genèse, Belgique

Remarquable
Vous faites un travail remarquable qui mérite les félicitations de tous ceux qui sont en quête d’informations de première main. Le changement du titre peut donner plus d’audience, mais, même si votre hebdo n’avait plus de titre du tout, cela n’enlèverait rien à sa célébrité. Vous faites honneur au journalisme.
Samuel Kaboré, Burkina

Retour à la raison
Merci à Béchir Ben Yahmed de « revenir à la raison » en redonnant au journal son vrai nom. Je n’ai jamais osé critiquer le choix précédent pour ne pas froisser la sensibilité de Si Béchir et je suis resté fidèle au journal malgré mon total désaccord avec cette appellation. Bravo à toute votre équipe pour la qualité, l’objectivité et la pertinence de ses articles.
Docteur K. Denfour, France

J.A. est mort, vive J.A. !
Grande a été ma joie de découvrir le « Ce que je crois » de B.B.Y. Le lecteur assidu que je suis ne regarde même plus la couverture depuis des années (c’est le contenu qui m’attire) et ne s’était même pas rendu compte que l’ancien nom était de retour. Oui, je fais partie de ceux qui n’avaient pas apprécié le changement de nom. J’avais considéré à l’époque qu’une partie de moi s’en allait comme lorsqu’on perd un être cher. Mais il faut saluer l’humilité de B.B.Y. et méditer très longuement la phrase de feu Deng Xiaoping. Nous devrions tous nous en inspirer. J.A. est mort, vive J.A. !
Obambé Gakosso, Gisors, France

Vers le cinquantenaire
Merci d’avoir redonné son nom à notre journal ! Je m’interrogeais encore à ce propos en lisant le dernier choix de citations dans « Humour et saillies ». Bonne continuation à toute l’équipe, sur la route du cinquantenaire.
Catherine Vallée, une fidèle abonnée

Mon « ce que je crois »
Effectivement, je suis heureux, content, satisfait que Jeune Afrique redevienne Jeune Afrique ! Je ne me rappelle pas avoir ne serait-ce que prononcé l’ancien nom. J’ai toujours demandé à mon kiosque habituel un Jeune Afrique et rien d’autre. C’est presque viscéral ! Jeune Afrique, on le voit comme un héritage de nos parents. Lorsque vous avez changé de titre en 2000, on a senti ça comme une trahison !J’espère que vous ne m’en voudrez pas pour cet excès de franchise, car, tout simplement, on vous aime. Voilà, c’était mon « ce que je crois »
Mustapha Chafai, Maroc

Un titre qui parle de lui-même
Je viens de lire vos excellents textes relatifs au retour de Jeune Afrique. C’est un acte courageux que je salue personnellement, car j’étais de ceux qui sont toujours restés attachés au titre original de notre journal qui parle de lui-même. Béchir Ben Yahmed, en citant et en appliquant une pensée de Deng, a indiqué la voix à tous ceux qui dirigent une société, un groupe d’hommes ou un pays. L’humilité pour prendre une telle décision n’est malheureusement pas donnée à tous les hommes.Le retour au titre mythique de Jeune Afrique sera salué, j’en suis certain, par tous ceux qui soutiennent ce journal d’avant-garde.
François Lonsény Fall, ancien Premier ministre guinéen

C’est intelligent
C’est courageux, bravo ! Et c’est intelligent.
Chedli Klibi, ancien secrétaire général de la Ligue arabe, Carthage, Tunisie

Retour à la case départ
L’hebdomadaire change à nouveau de nom pour revenir à l’ancienne formule.Beaucoup de lecteurs de Jeune Afrique/l’intelligent trouveront que c’est une sage décision. Le numéro 2355 de l’hebdomadaire paru cette semaine porte le nom Jeune Afrique et présente un léger relookage dans la forme. Il ne faut pas aller chercher loin les explications. Béchir Ben Yahmed s’explique dans son traditionnel espace rédactionnel « Ce que je crois ». Un véritable mea culpa où le directeur de la publication reconnaît que le changement de nom opéré en février 2000 avait été mal accueilli par les lecteurs. Le PDG du Groupe Jeune Afrique s’était pourtant entêté, mû par ce qu’il refuse de considérer comme une lubie, ou un caprice.
Il y a six ans donc, Béchir Ben Yahmed entraînait tout son monde dans cette aventure. Le but légitime était de donner au news magazine une stature plus internationale après quarante ans de conquête fructueuse du lectorat africain. L’éditorialiste explique qu’il s’était donné cinq ans pour évaluer. Le résultat n’est manifestement pas celui escompté. C’est pourquoi celui qui avoue être l’« auteur principal de cette idée de changement » prend ses responsabilités en toute humilité. Le journaliste fait sienne la sagesse de Deng Xiaoping : « Il fait essayer d’aller plus loin si on voit que c’est bon, s’arrêter, revenir en arrière si l’on s’aperçoit qu’on s’est trompé. »
Et pour ce nouveau départ, Jeune Afrique a quelques changements qui interviennent. Notamment des hors-série en français et désormais en anglais. Le deuxième numéro du trimestriel The Africa Report est d’ailleurs annoncé pour ce mois de mars 2006. La nouvelle publication du groupe traitera de l’actualité des affaires et de la politique. On peut donc saluer le réalisme de la bande à Ben Yahmed. Mais voilà un revirement porteur de leçons. Au moins deux. Primo : on voit bien que le champ n’était pas épuisé sur le continent africain. Secundo : le retour à la formule Jeune Afrique met une fois de plus en exergue les limites de la presse dite internationale, loi de proximité oblige. De toute façon, il est toujours bon d’écouter ses lecteurs.
Yves Atanga,Cameroon Tribune (Yaoundé) 2 mars 2006

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