Destination royale

Ville phare du tourisme marocain, la cité impériale du Sud veut attirer 2,5 millions de visiteurs en 2008. Et s’en donne les moyens.

Publié le 14 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

L’année 2005 a été celle de tous les records pour le tourisme marrakchi. La ville affiche fièrement une croissance à deux chiffres de tous ses indicateurs touristiques pour l’année : 1,44 million d’arrivées dans l’hôtellerie classée (+ 22 % par rapport à 2004), 5,33 millions de nuitées (+ 27 %) et un taux d’occupation de 69 % (+ 11 %). Hausse également des investissements : 24,5 millions de dirhams (2,25 millions d’euros) pour 229 projets générant 20 800 emplois dans le secteur. De manière générale, le tourisme crée 85 % des nouveaux emplois de la région de Marrakech. À l’échelle du royaume, la ville reste d’ailleurs la destination de prédilection des touristes, marocains comme étrangers.
Kamal Bensouda, ancien président du Conseil régional du tourisme (CRT) de Marrakech, aura achevé son mandat en beauté. Mais à nouveau président, nouvelle stratégie. Ainsi Abdellatif Kabbaj, qui a repris le flambeau il y a deux mois, a-t-il très vite réuni ses troupes et exposé ses ambitions pour la ville. Objectif annoncé : attirer 1,6 million de visiteurs cette année, passer à 2 millions l’année suivante pour atteindre 2,5 millions en 2008. Le nouveau président du CRT compte beaucoup sur l’Open Sky, l’accord aérien global paraphé entre le Maroc et l’Union européenne en décembre 2005. Cette ouverture pourrait développer « des services de choix, comme la vente par Internet et des services de proximité, et ce à des coûts compétitifs », ce qui à terme ferait de Marrakech non plus une « ville de vacances » mais « une cité de résidence secondaire […] à quelques encablures des grandes capitales d’Europe ». La ville n’est d’ailleurs pas ce qu’on pourrait appeler « une destination de longs séjours » : quatre jours par visiteur en 2005.
Abdellatif Kabbaj espère ainsi quarante vols par jour vers Marrakech en 2006, soit dix de plus que la moyenne actuelle. Il veut également optimiser le tourisme régional et développer le tourisme rural sur toute la région Tensift-El-Haouz, incluant les pôles Essaouira, El-Kalaa Sraghna, Chichaoua et El-Haouz. Investir l’arrière-pays mais aussi valoriser l’axe Marrakech-Essaouira dans l’espoir d’offrir « un produit duo exceptionnel, et des packages à forte valeur ajoutée ». Autres secteurs à développer : le tourisme de niche et le tourisme culturel. Abdelouahid Sefrioui, président de la commission « Promotion et Marketing », veut ainsi développer les produits attractifs tels que la remise en forme, le golf ou l’écotourisme, et mettre en valeur les manifestations culturelles, notamment par la création d’une fondation, qui superviserait tous les événements et festivals de la ville.
Cette stratégie régionale entre pleinement dans le cadre du plan d’action national « Vision 2010 », qui vise à relancer la croissance par un développement accéléré du secteur touristique. L’objectif est d’atteindre, d’ici à quatre ans, 10 millions d’entrées au Maroc, dont 7 millions de touristes. Un énorme chantier auquel participe activement la ville phare du tourisme chérifien : 159 projets hôteliers ont d’ores et déjà reçu un avis favorable de la commission ad hoc, soit 22 500 nouveaux lits à l’horizon 2010, et ce n’est qu’un début.

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