Au Maroc, baptême électoral pour le Front amazigh

Après avoir scellé des alliances avec le RNI et le MP, le Front de l’action politique amazighe rompt avec la politique de la chaise vide et entend imposer sa cause dans la campagne électorale à venir.

Des Amazighs (Berbères) participent à un rassemblement pour célébrer le nouvel an amazigh connu sous le nom de Yennayer à Rabat, au Maroc, le 12 janvier 2020. © Chadi/XINHUA-REA

Des Amazighs (Berbères) participent à un rassemblement pour célébrer le nouvel an amazigh connu sous le nom de Yennayer à Rabat, au Maroc, le 12 janvier 2020. © Chadi/XINHUA-REA

Publié le 19 janvier 2021 Lecture : 5 minutes.

L’année qui s’ouvre sera celle d’un baptême électoral au Maroc : celui du Front de l’action politique amazighe (FAPA), né en janvier 2020. Ce nouveau venu a scellé une alliance fin 2020 avec deux partis politiques, membres de la majorité gouvernementale, à savoir le Rassemblement national des indépendants (RNI) et le Mouvement populaire (MP).

Sous la houlette de ces deux formations politiques, des militants du mouvement amazigh s’apprêtent à participer aux prochaines échéances électorales (législatives, régionales et communales) du royaume, lesquelles devraient se tenir en septembre. Objectif : défendre la cause amazighe au sein des institutions. Une décision historique pour ce mouvement qui se positionne désormais sur l’échiquier politique, après des décennies de boycott des rendez-vous électoraux.

Aux origines de la création du Front

L’initiative, qui regroupe plusieurs acteurs du mouvement amazigh au Maroc – à l’instar de l’avocat et militant amazigh, Ahmed Ahermouch –, se veut une plateforme destinée à « élargir les espaces de débat public sur la question de la participation politique du mouvement amazigh », peut-on lire dans le premier communiqué du Front. Aux yeux de ses cofondateurs, le moment serait venu « d’ouvrir un nouveau front de lutte amazighe » pour défendre les revendications du mouvement au sein des institutions.

Une lutte entamée au lendemain de l’indépendance. « La naissance du mouvement amazigh est d’abord une réaction à l’exclusion de l’amazighité dans sa globalité depuis la fin du protectorat français, explique Mohyi Eddine Hajjaj, coordinateur national du FAPA. Un certain courant au sein de l’État a réussi à imposer un monisme sur les plans culturel, politique et sociétal, au détriment de l’amazighité. » Depuis, le mouvement s’est mobilisé à travers différentes formes, sans pour autant intégrer aucune des institutions du royaume.

Le mouvement amazigh appelait à boycotter les élections, tout simplement parce que nous n’étions pas reconnus par l’État

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