De l’affaire Mahé à l’affaire Kouakou

Publié le 13 mars 2006 Lecture : 1 minute.

C’est Me Fabien Ndoumou, avocat camerounais installé à Paris et défenseur de la famille de Firmin Mahé (cet Ivoirien torturé et abattu en mai 2005 par des soldats français), qui a déposé le 27 février auprès de Florence Michon, juge d’instruction du tribunal aux armées, une plaine contre X pour meurtre et non-assistance à personne en danger dans le cadre d’une nouvelle bavure impliquant le contingent Licorne.
Révélée par Le Canard enchaîné, cette affaire met en cause plusieurs militaires français stationnés au village de Ya Kouakoukro, non loin de Bouaké, dont un certain Mouloud X, qui, le 2 janvier 2006 au soir, aurait incité Claude Kouakou, 17 ans, élève de troisième au lycée de Brobro, à ingurgiter un litre de koutoukou – un alcool traditionnel à 100 degrés. En état de coma éthylique, le jeune Claude a agonisé toute la nuit devant le poste français sans que nul ne lui porte secours, avant de décéder le 3 janvier au matin.
« Pari entre gamins qui a mal tourné », dit-on au ministère de la Défense. « Crime de meurtre », rétorque Me Ndoumou, selon qui le soldat de première classe Mouloud X aurait promis à la victime 1 000 F CFA s’il parvenait à boire cul sec le contenu de la bouteille. Me Ndoumou a pour cela versé au dossier le témoignage précis du commerçant béninois K.A. – dont J.A. a pu prendre connaissance – qui a vendu le koutoukou au militaire français. La mère du défunt, Henriette Kouamé, a d’autre part conservé les deux bouteilles de whisky que le capitaine S., commandant du bataillon Licorne basé à Bouaké, flanqué des adjudants F. et S., lui aurait remises, ainsi qu’au chef de canton, à titre de « compensation ».

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