Chine-Cuba : mondialisation communiste
Publié le 14 mars 2006 Lecture : 1 minute.
Au début des années 1990, quand des entreprises occidentales comme Mercedes-Benz, Alstom, Toyota ou Fiat ont commencé à s’intéresser à Cuba, et à s’y installer, l’avenir était très prometteur. Privée de son généreux allié soviétique, la grande île caraïbe allait être dans l’obligation de redevenir une destination touristique importante et, du coup, de renouveler son parc automobile vieillissant, ses autobus brinquebalants, ses trains essoufflés et ses installations portuaires d’un autre âge. L’attente risquait d’être longue, certes, mais à coup sûr payante. Las ! Quinze ans plus tard, au moment où le régime de Fidel Castro dispose enfin des fonds nécessaires – grâce au Venezuela qui lui vend du pétrole à bas prix et « importe » des milliers de médecins qu’il paie cash -, c’est la Chine qui rafle la mise. Les bus rutilants qui sillonnent les autoroutes sont Made in China par la Yutong Bus Company, et les nouvelles locomotives qui entrent en gare sortent de l’usine du 7-Février, dans la banlieue de Pékin. Et comme rien n’échappe aux effets de cette solide amitié communiste, les ports de l’île sont eux aussi en pleine rénovation. En particulier, pour qu’ils soient en mesure de traiter les millions d’appareils électroménagers importés de Chine en 2005. Année au cours de laquelle les échanges entre les deux pays se sont élevés à 777 millions de dollars (en hausse de 62,5 %), dont 560 millions d’exportations vers La Havane (en hausse de 91 %). En outre, la Chine a d’ores et déjà fourni à l’État cubain une couverture commerciale d’un montant de 500 millions de dollars pour lui permettre de développer les télécommunications et l’électronique. En ce qui concerne la poursuite de la rénovation des transports publics, c’est pour 400 millions de dollars de plus que l’État chinois a donné sa garantie. Un projet qui comprend l’importation de 8 000 bus supplémentaires, en partie assemblés à Cuba. Une mondialisation communiste en quelque sorte.
