Et si Dakar disparaissait ? Le débat très politique sur l’avenir de la capitale sénégalaise

La majorité semble favorable à une réforme administrative qui ôterait à Dakar son statut de ville. Une réforme aux implications très politiques dans le contexte des élections locales à venir.

Allée du Centenaire, Boulevard du General De Gaulle, à Dakar. © Youri Lenquette pour JA

Allée du Centenaire, Boulevard du General De Gaulle, à Dakar. © Youri Lenquette pour JA

MARIEME-SOUMARE_2024

Publié le 24 janvier 2021 Lecture : 4 minutes.

La capitale du Sénégal est-elle vouée à disparaître ? La possibilité de supprimer administrativement son statut de ville a été avancée par Oumar Guèye, le ministre des Collectivités territoriales.

Sur le plateau de la chaîne iTv, le 12 décembre dernier, le ministre a en effet laissé entendre que les villes de Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Thiès n’avaient pas « leur raison d’être » de par leur « statut hybride ». « Nous devons nous conformer au code [général des collectivités locales] », assurait alors le ministre, qui arguait « qu’une entité ne peut être que commune ou département. Pas les deux en même temps ».

Outre sa portée symbolique, cette déclaration a des conséquences autrement plus politiques : si les dix-neuf communes qui constituent la capitale n’étaient plus réunies sous l’appellation « ville », Dakar ne serait plus dirigée par un maire, mais par le président du Conseil départemental.

L’idée est également défendue par le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT). En mars 2020, Aminata Mbengue Ndiaye, sa présidente, évoquait déjà la possibilité de faire de Dakar une simple structure administrative, avec à sa tête un haut fonctionnaire nommé par le chef de l’État.

La majorité essaie de trouver le moyen de gagner Dakar sans l’adhésion des Dakarois

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