Brazzaville enfin proche d’un accord avec Trafigura ?
À quelques jours de voir son dossier examiné par le conseil d’administration du FMI, la République du Congo est enfin proche d’une restructuration de sa dette auprès du trader, a appris Jeune Afrique.
Il semblerait que Brazzaville soit enfin sur le point d’aboutir à un accord de restructuration de sa dette avec le trader Trafigura, condition sine qua non au décaissement d’une nouvelle tranche d’aide par le FMI.
L’accord – qu’aucune des parties n’a souhaité confirmer ni infirmer – serait « bouclé », a appris Jeune Afrique, même si sa date d’officialisation n’est pas encore connue.
Une ardoise de plus de 900 millions de dollars rééchelonnée
Il porterait sur le rééchelonnement de plus de 900 millions de dollars de dettes, dont les intérêts seraient aussi revus à la baisse, et aurait été conclu par Raoul Ominga, patron de la compagnie pétrolière nationale SNPC, Clément Mouamba, le Premier ministre congolais, et son ministre des Finances, Calixte Nganongo, et par le Franco-Ivoirien Frédéric Fatien, président de la société Worldwide Energy Marketing & Consulting Inc, un trader indépendant enregistré à Dubaï, réputé proche de Trafigura.
>>> À lire sur Jeune Afrique Business+ : Raoul Ominga prend la direction de la SNPC
Un deal décroché juste à temps pour espérer que la situation se débloque au FMI : après l’échec de janvier 2020, l’institution a entamé son nouveau round annuel de consultations au titre de l’article IV, dont la validation peut être assortie de décaissements immédiats.
Malgré l’accord triennal à 448,6 millions de dollars approuvé le 11 juillet 2019 par le conseil d’administration du FMI, la République du Congo n’a en effet pu accéder à aucun des fonds issus de cette manne depuis le tout premier versement – qui avait été immédiat – de 44,9 millions de dollars.
Dette « insoutenable »
En cause, une dette publique jugée « insoutenable » à Washington, malgré les restructurations obtenues de Pékin, en avril 2019 et du négociant Orion, l’année suivante : selon les données publiées par le FMI en octobre 2020, la dette du pays, qui représentait 78 % du PIB en 2018, frôle les 105 % du PIB en 2020. La faute, entre autres, à une récession de près de 7 % du PIB sur l’année.
Si le Covid-19 et la chute des cours du pétrole sont passés par là, n’en demeure pas moins un niveau d’endettement préoccupant à l’égard des créanciers privés : avec respectivement 966 et 732 millions de dollars de créances à l’égard de Brazzaville en septembre 2019, Trafigura et Glencore sont au cœur du système de prêts gagés sur le pétrole qui a longtemps été la norme dans le pays.
Glencore, dont Brazzaville espère le même effort que Trafigura, n’a pas souhaité commenter l’état des négociations sur ses créances.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan