Brazzaville enfin proche d’un accord avec Trafigura ?

À quelques jours de voir son dossier examiné par le conseil d’administration du FMI, la République du Congo est enfin proche d’une restructuration de sa dette auprès du trader, a appris Jeune Afrique.

Une succursale de Trafigura à Genève © FABRICE COFFRINI/AFP

Une succursale de Trafigura à Genève © FABRICE COFFRINI/AFP

Publié le 20 janvier 2021 Lecture : 2 minutes.

Il semblerait que Brazzaville soit enfin sur le point d’aboutir à un accord de restructuration de sa dette avec le trader Trafigura, condition sine qua non au décaissement d’une nouvelle tranche d’aide par le FMI.

L’accord – qu’aucune des parties n’a souhaité confirmer ni infirmer – serait « bouclé », a appris Jeune Afrique, même si sa date d’officialisation n’est pas encore connue.

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Une ardoise de plus de 900 millions de dollars rééchelonnée

Il porterait sur le rééchelonnement de plus de 900 millions de dollars de dettes, dont les intérêts seraient aussi revus à la baisse, et aurait été conclu par Raoul Ominga, patron de la compagnie pétrolière nationale SNPC, Clément Mouamba, le Premier ministre congolais, et son ministre des Finances, Calixte Nganongo, et par le Franco-Ivoirien Frédéric Fatien, président de la société Worldwide Energy Marketing & Consulting Inc, un trader indépendant enregistré à Dubaï, réputé proche de Trafigura.

>>> À lire sur Jeune Afrique Business+ : Raoul Ominga prend la direction de la SNPC

Un deal décroché juste à temps pour espérer que la situation se débloque au FMI : après l’échec de janvier 2020, l’institution a entamé son nouveau round annuel de consultations au titre de l’article IV, dont la validation peut être assortie de décaissements immédiats.

Malgré l’accord triennal à 448,6 millions de dollars approuvé le 11 juillet 2019 par le conseil d’administration du FMI, la République du Congo n’a en effet pu accéder à aucun des fonds issus de cette manne depuis le tout premier versement – qui avait été immédiat – de 44,9 millions de dollars.

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Dette « insoutenable »

En cause, une dette publique jugée « insoutenable » à Washington, malgré les restructurations obtenues de Pékin, en avril 2019 et du négociant Orion, l’année suivante : selon les données publiées par le FMI en octobre 2020, la dette du pays, qui représentait 78 % du PIB en 2018, frôle les 105 % du PIB en 2020. La faute, entre autres, à une récession de près de 7 % du PIB sur l’année.

Si le Covid-19 et la chute des cours du pétrole sont passés par là, n’en demeure pas moins un niveau d’endettement préoccupant à l’égard des créanciers privés : avec respectivement 966 et 732 millions de dollars de créances à l’égard de Brazzaville en septembre 2019, Trafigura et Glencore sont au cœur du système de prêts gagés sur le pétrole qui a longtemps été la norme dans le pays.

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Glencore, dont Brazzaville espère le même effort que Trafigura, n’a pas souhaité commenter l’état des négociations sur ses créances.

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