Simon Compaoré, baobab de la politique burkinabè
Ancien maire de Ouagadougou, ex-ministre et aujourd’hui patron du parti présidentiel, Simon Compaoré a marqué la vie politique du Burkina ces trente dernières années. Rencontre avec un personnage aussi populaire que controversé.
Il est six heures du matin et il fait à peine jour à Ouagadougou. L’harmattan rafraîchit l’air et apporte avec lui une suspension de poussière. Dans les rues, élèves et travailleurs se hâtent. Nombreux sont ceux qui portent un cache-nez. Des femmes vêtues de blouses vertes balaient les grandes artères de la capitale. Les Ouagalais les surnomment parfois « les femmes de Simon Compaoré », du nom de l’ancien maire, qui dirigea d’une main de fer la capitale pendant 17 ans, de 1995 à 2012.
À la tête du parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré a été l’un des artisans de la réélection de Roch Marc Christian Kaboré en novembre 2020. C’est d’ailleurs à la direction de campagne du parti, située dans le quartier populaire de Nonsin, qu’il reçoit. D’imposantes affiches ornent les murs du bâtiment de quatre étages. Sur une façade, deux portraits se déploient côte à côte : l’un représente Roch Marc Christian Kaboré ; l’autre Simon Compaoré, accompagné d’un message de remerciements.
En cette matinée de la mi-janvier, les collaborateurs du président du parti et des visiteurs l’attendent déjà. Simon Compaoré est matinal. Mais par-dessus tout, il est à cheval sur la ponctualité, ce qu’il n’hésite pas à rappeler quand il nous fixe le rendez-vous. Depuis son bureau, on entend résonner l’écho d’un bulletin d’information d’une station de radio locale. Quelques minutes d’attente, puis il nous reçoit dans sa salle de réunion. Vêtu d’un ensemble en blue-jeans et chaussé de baskets, il fixe sa montre qui affiche 7 h 20, puis jette un coup d’œil à son agenda. « Ma prochaine réunion est à 8 heures, nous avons le temps d’échanger. »
Militant
Simon Compaoré est un baobab de la scène politique burkinabè. Personnage truculent, coutumier des formules choc, il est aussi populaire que controversé. Le président du MPP est né en septembre 1952, d’un père pasteur. Aujourd’hui encore, la religion occupe une place importante dans sa vie. Après ses études secondaires, il s’envole pour la France, à l’université de Dijon, où il obtient une maîtrise en gestion des entreprises.
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