La croissance tunisienne à l’épreuve

Publié le 14 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Le textile et le tourisme ont été les deux piliers de la prospérité qui a fait de la Tunisie un modèle pour les autres pays arabes accablés par la pauvreté. Bien qu’elle n’ait que de modestes réserves de pétrole, on s’attend à ce que le produit intérieur brut (PIB) de l’ancienne colonie française croisse de 5,4 % cette année, après avoir progressé de 4,8 % en 2005 – des taux qui feraient l’envie de la plupart des pays occidentaux. Moins de 10 % des 10 millions d’habitants vivent dans des conditions de pauvreté, contre 22 % en 1975.

Pour continuer dans cette voie, la Tunisie doit relever plusieurs défis. La concurrence chinoise fait souffrir son industrie textile. La peur du terrorisme a entraîné un déclin du tourisme en provenance d’Europe. La sécheresse représente une inquiétude permanente pour un troisième secteur crucial, l’agriculture. Une répartition inégale des revenus et de l’infrastructure, combinée à un gouvernement qui supporte mal la contradiction, pourrait compromettre la stabilité d’un pays qui n’a eu que deux présidents en cinquante ans. « Nous sommes un petit pays fragile, déclarait récemment Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement. Nous ne pouvons nous permettre aucune erreur. »
Après le retrait de la France en 1956, le père de l’indépendance, Habib Bourguiba, a pris le pouvoir en 1957. D’une main de fer, il a conduit le pays vers la modernisation, fondant un État laïc, qui a reconnu les droits des femmes et encouragé les exportations. Le taux d’analphabétisme est de 27,9 %, contre 37,7 % pour le continent africain. Une campagne réussie de réduction du taux de natalité a contribué à une amélioration du niveau de vie qui a été plus importante que dans la plupart des pays en voie de développement. Décédé en 2000, Bourguiba avait été déposé en 1987 par un coup d’État sans effusion de sang par l’actuel président, Zine el-Abidine Ben Ali.
Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le textile représente 6 % du PIB de la Tunisie et génère plus de 200 000 emplois pour quelque 2 000 entreprises. []

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Les attentats terroristes dans le pays et à l’étranger ont porté un coup à l’industrie du tourisme. Depuis le 11 Septembre, le nombre de visiteurs venant d’Europe, de loin le plus gros marché, a chuté à 2,9 millions par an, contre 3,6 millions en 2001, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). []
Comme beaucoup de pays africains, la Tunisie souffre de grandes inégalités de revenus et d’une répartition inégale des infrastructures. Cinq pour cent des villes de Tunisie, par exemple, n’ont pas l’électricité. []
Le ministre de la Communication, Montasser Ouaili, affirme que la plupart des Tunisiens sont satisfaits de la façon dont le pays est dirigé. « Certaines personnes se plaindront toujours, dit-il, mais quand la majorité est heureuse et que seule une minorité est mécontente, c’est bien qu’on est en démocratie. »

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