Islamophobie à l’écran

Comment, à coups de bidonnages, les journaux télévisés français réussissent à rendre suspect tout ce qui rappelle de près ou de loin un musulman.

Publié le 14 février 2006 Lecture : 2 minutes.

L’islam que nous connaissons en France est-il le même que celui des Marocains, des Algériens, des Tunisiens, des Maliens, des Sénégalais ? Est-il comparable à celui du Soudan, adepte de la charia, ou de l’Arabie saoudite ? Thomas Deltombe répond à toutes ces questions de manière alerte et précise. Pour lui, l’islam de France n’existe pas. Il est une pure invention des médias, un montage souvent bidonné par des journalistes véreux et assoiffés de pouvoir, eux-mêmes servis par des « Arabes de service » prêts à tout pour se faire une place dans les mairies de France ou dans les ministères.
Thomas Deltombe sait qu’il manipule de la dynamite. C’est pourquoi il n’affirme rien qui ne puisse être prouvé. Il enquête, il fouille, il cherche, il vérifie ses sources plusieurs fois. Mais son livre ne plaît pas beaucoup à la presse, qui le met au rancart. Et pour cause, l’auteur s’attaque à des mythes : les journaux télévisés du soir, les fameux « 20 heures » ! Scandale ! Et puis, il vise les têtes d’affiche, les émissions dans le vent comme « Le droit de savoir », des journalistes au-dessus de tout soupçon, David Pujadas, Arlette Chabot, Patrick Poivre d’Arvor, mais aussi Gérard Carreyrou, Étienne Mougeotte, des politiques, des présidents de région, des maires, et même des ministres.
L’ouvrage de Thomas Deltombe décrypte ainsi plusieurs centaines de « JT » depuis trente ans. Il retrace jour après jour la descente aux enfers de cet islam (de France ?) et de tout ce qui rappelle de près ou de loin un musulman. L’islamophobie naît sous nos yeux. Qu’il soit ingénieur ou médecin arabe, homme d’affaires turc, diplomate africain ou chef cuisinier pakistanais, le musulman devient suspect. Et plus il est suspect, plus il fait peur. Plus il fait peur, plus il est dangereux
L’auteur démonte le fonctionnement des images contre nature, démontrant que l’impact de celles-ci est, au regard de la réalité décrite, inversement proportionnel à leur consistance et même à leur réalité. Beaucoup de faux, beaucoup d’imprécision, beaucoup d’amateurisme. Un livre réjouissant pour l’intelligence humaine et un joli plaidoyer pour la vérité journaliste. À lire et à passer autour de soi.

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