Algérie : chômage des jeunes, la galère continue
Malgré le boom démographique, le chômage a été réduit de 20 % en quinze ans. Mais, pour les jeunes, la galère continue…
On est encore loin du plein-emploi, mais le taux de chômage est passé au-dessous de la barre des 10 % depuis 2012, pour s’établir à 9,8% fin 2013, selon les données de l’Office national des statistiques, alors qu’il flirtait avec les 30 % en 2000. Jusqu’à la fin des années 2000, si la courbe s’était nettement inclinée, le taux de chômage en Algérie était largement supérieur (de 5 à 7 points) à la moyenne régionale. Fin 2013, il est comparable à celui du Maroc (9,1%) et très inférieur à celui de la Tunisie (15,7%).
Mais ce taux global ne reflète évidemment pas les disparités entre classes d’âge et catégories socioprofessionnelles. Le rythme soutenu de la croissance démographique donne le sentiment que la situation s’est aggravée. Pourtant, le pourcentage de chômeurs au sein de la population active est en baisse constante et leur nombre aussi : ils sont environ 1 million actuellement (ils étaient plus de 2,4 millions en 2000) sur 11 millions d’actifs.
Le taux de chômage des 16-24 ans, a atteint 21,35 % en 2013. Il était supérieur à 54 % en 2000.
Cette perception tient aussi au mal-être de la jeunesse. En effet, les plus touchés par le chômage sont les 16-24 ans, parmi lesquels 21,35 % n’ont pas trouvé d’emploi en 2013 (soit près de 1 jeune actif sur 5). Mais ils étaient plus de 54 % en 2000. Chez les diplômés de l’enseignement supérieur, le taux de chômage a également connu une baisse significative ces dernières années, passant de 21,4 % en 2010 à 16 % en 2013.
300 000 placements par an
Depuis 2000, l’économie algérienne a créé près de 5 millions d’emplois (plus de 300 000 postes supplémentaires par an). Ressources mobilisées pour favoriser l’accès au travail : 360 milliards de dinars (3,4 milliards d’euros), dont 150 milliards de dinars pour l’appui et l’insertion des diplômés (de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle), 80 milliards pour le soutien à la création de microentreprises, et 130 milliards pour les dispositifs d’emploi temporaire et d’insertion professionnelle. Dans le cadre de ces derniers, l’Agence nationale de l’emploi (Anem) a réussi à placer plus de 1 million de chômeurs en cinq ans et table sur un rythme de 300 000 placements par an à partir de 2014.
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Des mesures incitatives ont été prises pour encourager les jeunes à créer eux-mêmes leur emploi : mesures de facilitation fiscales, réduction de l’apport personnel au titre du financement de l’investissement, ramené de 5 % à 1 % pour les projets dont le coût ne dépasse pas 5 millions de dinars et de 10% à 2 % pour ceux nécessitant jusqu’à 10 millions de dinars, etc.
Accompagnement
Une réforme du code des marchés publics introduit par ailleurs l’allocation d’un quota de 20 % de contrats publics locaux aux micro-entreprises, ainsi que l’octroi d’un crédit supplémentaire et sans intérêt de 1 million de dinars pour la location d’un local destiné à une profession libérale.
Deux dispositifs ont été mis en place pour l’accompagnement des jeunes entrepreneurs et des chômeurs qui voudraient tenter de créer leur activité : l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) et la Caisse nationale d’assurance chômage (Cnac). Depuis 2009, cette dernière a financé près de 86 400 projets, et l’Ansej a accompagné 160 000 jeunes promoteurs.
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