Attention, chantiers !
Les principales agglomérations comme les villes secondaires bénéficient d’investissements massifs dans le bâtiment et les travaux publics.
Publié le 14 février 2006 Lecture : 3 minutes.
« Nous manquons cruellement de ciment. Nos fournisseurs traditionnels, particulièrement le Gabon et le Cameroun, ne parviennent plus à satisfaire la demande des entreprises », déplore Joseph, responsable de travaux pour une société de construction locale. Une situation qui tend à retarder les grands chantiers. Mais qui témoigne surtout du prodigieux développement des infrastructures du pays. Une priorité pour les autorités, qui ont consacré 180 milliards de F CFA à ce secteur en 2005. Bata, Malabo, Luba pour les principales, mais aussi Evinayong, Ebebiyin, Mongomo, Niefang, Mbini et d’autres villes secondaires vivent à l’heure des grands travaux de construction et de rénovation, immobilières et routières. Le réseau routier du pays avance également à un rythme accéléré. Le tour de l’île de Bioko est quasiment bouclé, seul 18 km de bitume restent à aménager. Sur la partie continentale, les liaisons entre les grandes villes progressent chaque jour.
Des ouvrages que le président Obiang Nguema Mbasogo tient à superviser en personne. « Le chef de l’État organise des visites inopinées sur le terrain pour vérifier l’état d’avancement des travaux. Nous partons souvent tôt le matin et revenons à la nuit tombée », explique un conseiller au ministère des Infrastructures. « Le président est de plus en plus exigeant. Il détecte assez rapidement les imperfections et n’hésite pas à tout faire refaire », ajoute-t-il. Les sociétés locales comme étrangères sont dorénavant prévenues que les autorités ont retrouvé le sens des réalités. Fini les avances complètes sur travaux. Échaudés par le départ de l’entreprise Fitzpatrick qui a abandonné, une fois les avances reçues, le chantier de la route de Malabo II, les pouvoirs publics effectuent des versements pour honorer successivement chaque tranche de travaux et devraient rapidement se mettre au crédit documentaire. En attendant, cet important chantier a été réattribué à plusieurs entreprises (Bouygues, Besix, Arab Contractors, Razel et Sogeco). De part et d’autre de cette voie de 40 mètres de large qui reliera l’aéroport de Malabo à Elanguema s’installeront les sièges sociaux de grandes entreprises et d’administrations ainsi que des logements de moyen et grand standing. Sur la partie continentale, le nouveau quartier de Bata II accueille déjà de nombreuses habitations.
Les réseaux d’adduction d’eau de Bata, Malabo et Mongomo, la ville natale du président, sont également en cours de réfection et d’extension. Les travaux prendront environ deux ans en raison de la vétusté du dispositif actuel et de la nécessité de prévoir le développement de ces villes dans les vingt prochaines années. Deux procédés seront utilisés : le captage et la réalisation de barrage.
Le réseau électrique est, quant à lui, en voie de réhabilitation et de modernisation. L’usine Turbogaz d’une puissance de 30 mégawatts (MW), sur le site de Punta Europa, a fourni 100 gigawatts/heure à la ville de Malabo en 2005. La petite unité hydroélectrique de Riaba, en cours de rénovation, et la centrale thermique de Malabo, d’une puissance de 7,2 MW, complètent ce dispositif. La partie continentale est alimentée par les centrales thermique du port de Bata et hydroélectrique de Bikomo, à une cinquantaine de kilomètres de la métropole, pour une capacité totale de 29 MW. Le projet Djibloo prévoit d’installer une centrale hydroélectrique sur le Rio Webe à proximité d’Evinayong pour une puissance de 100 MW. L’étude de faisabilité est terminée et les travaux pourraient débuter d’ici à la fin de l’année.
Les bâtiments publics sont également en cours de rénovation ou d’extension comme le palais de justice, la présidence et le siège de l’entreprise nationale Gepetrol à Malabo. Les entreprises chinoises remportent de plus en plus d’appels d’offres en proposant des prix défiant toute concurrence. Nul doute qu’elles vont se positionner sur les futurs marchés, notamment celui de la construction d’un aéroport à Mongomeyen, près de Mongomo.
