Sarko, Césaire et la Martinique

Le ministre de l’Intérieur contraint de reporter sa visite aux Antilles.

Publié le 12 décembre 2005 Lecture : 1 minute.

Si sa gestion « musclée » de la récente crise des banlieues a valu à Nicolas Sarkozy, le ministre français de l’Intérieur – et président de l’UMP -, quelques points supplémentaires dans les sondages en métropole, il n’en va pas de même aux Antilles. L’annonce de sa visite en Martinique, jeudi 8 décembre, a soulevé un vent de contestation : élus locaux, syndicalistes et militants associatifs se sont mobilisés contre sa venue. « Lorsqu’il emploie le mots « racaille » ou menace de nettoyer les cités « au Kärcher », nous nous sentons visés car il parle de nos frères et soeurs qui vivent dans les banlieues », a déclaré Garcin Malsa, un maire indépendantiste.
Mais le coup le plus dur est venu du député et maire-honoraire de Fort-de-France, le poète Aimé Césaire. Sarkozy avait prévu un entretien avec le chantre de la négritude. Mais celui-ci, dans un communiqué publié le 5 décembre, a fait savoir que, pour des « raisons personnelles » [il a actuellement des problèmes de santé, NDLR], il ne pourrait le recevoir. Avant de préciser : « Je reste un anticolonialiste résolu et ne saurais paraître me rallier à l’esprit et à la lettre de la loi du 23 février 2005 », sur le rôle positif de la présence française outre-mer. Précisons qu’à l’Assemblée nationale, la majorité UMP s’est, le 29 novembre, opposée à la suppression de l’article 4 de ladite loi.
Bref, l’opération de communication montée par Sarko s’est retournée contre lui. Du coup, il a préféré reporter sa visite…

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