Babatunde Soyoye (Helios) : « En Amérique et en Europe, les entreprises sont rachetées. En Afrique, elles sont créées »
Partenariat avec Fairfax, Zlecaf, rentabilité, risques… Le cofondateur de Helios Investment Partners décrypte la méthode et les ambitions du géant africain du capital-investissement.
Confinement oblige, c’est en visioconférence depuis son domicile londonien que Babatunde Soyoye, co-dirigeant de Helios Investment Partners (3,6 milliards de dollars d’actifs), est revenu pour Jeune Afrique sur quinze années d’une aventure extraordinaire dans le Private equity africain. Le groupe prépare selon nos informations un quatrième fonds (avec déjà 100 millions de dollars attendus du britannique CDC Group).
Détendu mais précis, le co-créateur du leader panafricain du capital-investissement a évoqué l’alliance inédite avec Fairfax Financial Holding, décortiqué la stratégie de Helios (ciblage, développement, cession des actifs et battu en brèche plusieurs idées reçues sur ce métier. En bonus : une analyse originale de ce qui constitue réellement le « capital-risque » en Afrique.
Jeune Afrique : Que représente Helios Investment Partners aujourd’hui et quelle est votre philosophie d’investissement ?
Babatunde Soyoye : Notre activité consiste essentiellement à mobiliser des actifs – des capitaux provenant d’institutions du monde entier – puis à les investir et les gérer en Afrique.
Si nous sommes agnostiques en termes de secteurs à cibler, nos investissements ont des caractéristiques communes. À savoir : un fort potentiel de croissance pour l’entreprise, qui soit durable et non cyclique, une préférence pour les zones avec le moins de risques de change (comme la zone franc CFA) et l’existence de plusieurs options de sortie d’investissement [cession des participations, ndlr].
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