Au Sénégal, le recours inquiétant aux faux tests PCR

Malgré la vigilance des autorités, des passagers munis de faux tests négatifs continuent d’entrer et sortir du territoire sénégalais. De quoi interroger le coût souvent prohibitif des examens réalisés en laboratoire, et de leur accessibilité.

Prélèvement d’un échantillon par écouvillonnage dans un centre de dépistage de l’Iressef, à Dakar, le 24 juillet 2020. © Zohra Bensemra/REUTERS

Prélèvement d’un échantillon par écouvillonnage dans un centre de dépistage de l’Iressef, à Dakar, le 24 juillet 2020. © Zohra Bensemra/REUTERS

MARIEME-SOUMARE_2024

Publié le 1 février 2021 Lecture : 6 minutes.

En temps de pandémie, il s’est converti en sésame du voyageur. Le test négatif PCR est devenu le graal qui permet de prendre l’avion – à condition d’avoir les résultats à temps. Quoique : avec un peu de dextérité et un bon logiciel, certains parviennent à éviter le passage du coton-tige et à embarquer malgré tout.

« J’avais fait mon test à Paris. Il m’a coûté 70 euros, mais je n’ai jamais pu récupérer mes résultats. Alors j’ai pris le test d’une autre personne provenant du même laboratoire, et j’ai changé le nom, la date, et la référence du dossier. » Pour pénétrer sur le territoire sénégalais depuis la France, en septembre dernier, Anna (le prénom a été modifié) n’a pas eu besoin de grand-chose : un ancien test gracieusement prêté par une amie, et un ordinateur.

La « méthode Photoshop »

« Les autorités ont vérifié avec beaucoup de précaution à l’aéroport, mais je suis une pro de Photoshop ! » glisse-t-elle. Cet épisode remonte à septembre dernier. Depuis, d’autres petits malins n’ont pas eu sa chance. Un autre voyageur contacté par Jeune Afrique raconte comme il s’est fait prendre avec un faux test à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Dakar, en janvier dernier. Il s’apprêtait alors à rentrer à Accra, au Ghana, où il réside. Deux jours avant son vol, il réalise qu’il doit présenter un test datant de moins de 48 heures pour pouvoir embarquer. Le timing est trop serré.

Mais la « méthode Photoshop » n’aura pas fonctionné pour ce faussaire amateur. « J’avais appelé des amis dakarois à gauche à droite. Ils m’avaient assuré qu’il n’y avait pas de lecteur de QR code à l’aéroport [machine décryptant les codes-barres, sur papier ou smartphone]… Cela m’aura coûté un Dakar-Accra. » Le voyageur reconnaît son erreur de bon cœur (« j’ai joué… j’ai perdu »), mais en profite toutefois pour rappeler le coût relativement élevé des tests.

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