Des couleurs plein les yeux

Du coeur du Ténéré jusqu’aux faubourgs de Niamey, les sensations offertes laissent au voyageur de fabuleuses impressions.

Publié le 12 décembre 2005 Lecture : 2 minutes.

C’est au Niger, carrefour des routes africaines, que se déploie toute la majesté du plus grand désert du monde. Une gigantesque alternance de vastes étendues caillouteuses, les regs, et de roches colorées coupée par les ergs, ces grands massifs de dunes dont les plus hautes peuvent atteindre 300 mètres dans l’erg du Ténéré que traversent chaque année les bolides du rallye Paris-Dakar. C’est le pays de la gazelle damma et de l’oryx, l’antilope la plus rare au monde. C’est aussi celui des Targuis, ces nomades dissimulés sous un chèche bleu qui vous feront déguster la taguela – une galette de pain cuite à même le sable – et les trois thés rituels.
Car le Ténéré est habité depuis la préhistoire, à l’époque où le Sahara était une vallée fertile, comme en témoignent les milliers de gravures rupestres du massif du Djado qui le borde à l’est avec son décor lunaire de pitons solitaires, de cheminées de fées et de falaises sculptées par le vent et le sable. Plus à l’ouest, le massif de l’Aïr hérisse ses montagnes aux à-pics verticaux, dont certaines atteignent 2 000 mètres et qui dissimulent des citadelles oubliées qui achèvent de se désagréger dans la solitude, ainsi que des oasis comme celle de Timia, où dattes et pamplemousses viennent apaiser la soif. En partant vers l’ouest du pays, on traverse Agadez, véritable porte du désert qui précède Arlit sur la route des caravanes vers l’Algérie. Fondée au xie siècle par les sultans touaregs, son architecture cubique est dominée par une mosquée de terre crue bâtie en 1515.
Au sud de la ville, dans la région de Gadoufaoua, s’étend l’un des plus grands gisements de fossiles de dinosaures au monde : on y a retrouvé les restes d’un crocodile de légende, Sarcosuchus imperator, un monstre de huit tonnes avec une tête qui mesurait près de deux mètres. Plus au sud encore se trouve la deuxième ville du pays : Zinder. Ancienne capitale du sultanat de Damagaram, elle offre en son vieux quartier fortifié les plus beaux exemples d’architecture haoussa avec des façades peintes ou ornées de motifs géométriques sculptés, couleur de terre aride.
Toute cette région laisse le voyageur empli d’impressions fabuleuses qui échappent au temps, faites de couleurs d’une rare intensité, de nuits sous les étoiles, de rencontres fortes avec des hommes hors du commun, d’histoires de caravanes fantômes perdues dans les tempêtes de sable fin comme du talc qui s’immisce partout, « même dans un oeuf », prétendent les Touaregs.
C’est seulement à l’ouest du pays que la verdure réapparaît, avec le fleuve Niger qui s’étend sur 500 kilomètres et arrose Niamey, point de départ pour un voyage en pirogue vers le parc national du « W ». Ce havre de paix abrite éléphants, hippopotames, girafes et babouins, et une grande variété d’oiseaux. Une véritable zone de transition entre savane et forêt claire qui est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, tout comme l’Aïr et le Ténéré.

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