Alexis Thambwe Mwamba : « En RDC, on viole la Constitution tous les jours »

Visé par une pétition réclamant sa destitution de la présidence du Sénat, ce proche de Joseph Kabila est aussi soupçonné par la justice de « détournements de deniers publics ». Dans un entretien exclusif à Jeune Afrique, il s’explique.

Alexis Thambwe Mwamba, en juin 2017 à Paris. © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Alexis Thambwe Mwamba, en juin 2017 à Paris. © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Publié le 2 février 2021 Lecture : 5 minutes.

Ce mardi, la soixantaine de signataires de la pétition qui vise le président du Sénat avait un seul objectif : obtenir la mise à l’écart d’Alexis Thambwe Mwamba et installer à sa place un doyen d’âge. Après un début de séance mouvementé, Thambwe Mwamba a fini par décréter une séance à huis clos.

Ce proche de Joseph Kabila est visé par une offensive comparable à celle qui a conduit à la chute de Jeanine Mabunda, destituée de la tête de l’Assemblée nationale le 10 décembre dernier. Mais il bénéficie encore du soutien de quelques sénateurs et il espère résister à la vague, au moins jusqu’à l’ouverture de la prochaine session de la chambre haute, prévue au mois de mars prochain.

Outre cette offensive politique, le président du Sénat est aussi inquiété sur le plan judiciaire : Victor Mumba Mukomo, le procureur général près la Cour de cassation, a en effet demandé au Sénat l’autorisation de l’auditionner sur des soupçons de détournements de deniers publics. Affichant sa sérénité, Thambwe Mwamba assure à Jeune Afrique n’avoir rien à se reprocher et avoir toujours agi « au grand jour ». Soupesant chacun de ses mots en cette période compliquée pour les partisans de l’ancien président, il dénonce les « courtisans » et se pose en victime des calculs politiciens.

Jeune Afrique : Une soixantaine de sénateurs, sur les 108 que compte la chambre haute, ont signé une pétition réclamant votre destitution. Peut-on parler d’une crise de confiance ?

Alexis Thambwe Mwamba : J’ai reçu la pétition et, parmi les signataires, il y a des sénateurs qui ne siègent plus depuis plus d’une année, qui sont à l’étranger. Il y a en revanche des élus qui sont venus me voir, en me disant qu’ils étaient surpris que leurs noms figurent sur le document alors qu’ils ne l’ont jamais signé. Je précise que six autres membres du bureau sont, eux aussi, visés par des pétitions [seul Samy Badibanga, le premier vice-président du Sénat, est épargné].

La prochaine session du Sénat est prévue en mars. Ces pétitions seront-elles toujours valables ?

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Elles ont été enregistrées et seront donc valables jusqu’à la prochaine session, lors de laquelle elles seront débattues. En revanche, quand une session extraordinaire est convoquée, elle ne peut statuer que sur des sujets spécifiquement inscrits à l’ordre du jour. Il n’est pas prévu que puissent s’y ajouter des motions ou des matières additives.

La séance de ce mardi a été particulièrement tendue. Des violences verbales, et même physiques, ont été rapportées. Comment expliquez-vous ces tensions ?

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