à la présidence de la République de Gambie

Nous avons reçu du cabinet du chef de l’État gambien Yahya Jammeh un long droit de réponse que nous publions ci-dessous dans son intégralité et sans commentaires, laissant à nos lecteurs et à tous ceux qui connaissent les réalités de ce pays le soin de ju

Publié le 13 novembre 2007 Lecture : 5 minutes.

« Dans son édition numéro 2437 datée du 23 septembre 2007, Jeune Afrique a publié, pages 44 à 48, un article signé de Monsieur Cheikh Yérim Seck, intitulé « Docteur Yahya et Mister Jammeh », dont les termes, manifestement injurieux et diffamatoires, portent gravement atteinte à l’honneur et à la réputation du Président de la République de Gambie.
En effet, cet article, annoncé en couverture de ce magazine sous le titre « Le Président Charlatan », présente le Président notamment comme un chef d’État grotesque, dictatorial, liberticide et rétrograde.
Le Président est ainsi qualifié de « charlatan », d’« Ubu Président », ou encore de « dernier Ubu Africain », invectives qui ne sauraient être justifiées, y compris au regard de la liberté d’expression, mais manifestent une intention de nuire sous couvert d’un prétendu journalisme d’investigation.

L’article est truffé de fausses allégations à l’égard du chef de l’État, ainsi que de fausses informations concernant le pays.
Il dénote, par ailleurs, d’une méconnaissance de la Gambie et du Peuple Gambien et se contente de faire écho de simples spéculations et des rumeurs, vraisemblablement nourries par beaucoup de fantasmes.
Quoi de plus simple que de se moquer des coutumes ou de ses croyances ou encore de stigmatiser en les ridiculisant les soins qu’un Président tente d’apporter aux plus démunis, plutôt que de s’interroger sur les véritables raisons qui ont conduit le Peuple Gambien à lui accorder démocratiquement sa confiance depuis de nombreuses années.
Selon cet article, le succès du Président aux élections serait dû à un « savant dosage de mysticisme, d’invocation de Dieu » et surtout, à sa prétendue « capacité à inspirer la crainte par l’usage de la Force ».
À cet égard, vos lecteurs doivent savoir que la Gambie, qui est un État laïc, a entamé une profonde réforme de sa justice et de son corpus législatif, ce qui lui permet d’être aujourd’hui considérée par la communauté internationale comme un véritable État de droit.
Le simple fait qu’il soit, en sa qualité de Président, le chef des « forces de sécurité », comme le sont généralement les chefs d’État occidentaux, ne saurait caractériser cette prétendue crainte, ni même permettre de douter de la régularité des élections.

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À cet égard, vous auriez dû souligner que l’ensemble des observateurs internationaux a confirmé la régularité des dernières élections présidentielles. Par ailleurs, il n’y a pas eu, comme trop souvent sur le continent africain, de conflits postélectoraux liés aux contestations des résultats. Les autres candidats ont reconnu de bonne foi leur défaite et ont félicité le Chef de l’État pour son élection.
Contrairement à ce que laisse penser votre article, la Gambie est une démocratie, respectueuse des droits de l’homme et reconnue comme telle notamment par la France et par la Communauté Européenne.
L’État Gambien s’efforce ainsi de promouvoir l’égalité des sexes.
Des investissements importants ont été réalisés dans le domaine de l’éducation, avec la construction de 2 000 classes supplémentaires depuis 1994 ou encore la création d’une université.
Les médias se sont nettement développés, notamment les services de radiodiffusion et de télédiffusion, y compris dans le secteur privé. L’accès au réseau Internet s’est également fortement étendu.
Il est vrai que l’État Gambien s’est doté d’un régime légal sanctionnant les abus de la liberté de la presse. Ces règles permettent d’arbitrer entre la protection de la liberté d’expression et la protection des intérêts privés et d’assurer également une certaine stabilité dans la région et maintenir la paix. Cet arbitrage entre des libertés distinctes et quelquefois opposées a également justifié les lois sur la presse en vigueur dans l’ensemble des pays occidentaux.
En revanche, les allégations selon lesquelles le président s’acharnerait contre les journalistes sont extrêmement graves d’autant qu’elles sont parfaitement mensongères, comme le sont d’ailleurs les différents exemples de harcèlement ou de séquestration de journalistes que cet article tente de manière spécieuse de lui imputer.
À ce titre, nous vous rappelons que le chef de l’État s’est personnellement impliqué afin que toute la lumière soit faite sur de tristes affaires comme celle de l’assassinat du journaliste Deyda Hydara ou sur les agressions de personnalités.
Naturellement les coupables de ces actes feront l’objet de poursuites dans le respect des procédures judiciaires.
Ainsi, les affirmations selon lesquelles « la Gambie figure parmi les pays multirécidivistes en matière de violation des droits de l’homme » sont donc totalement fallacieuses.
La Gambie est d’ailleurs un pays dans lequel plus de 700 000 étrangers ont pu trouver refuge, vivre et travailler sans risque d’être maltraités en raison de leurs croyances, convictions politiques ou origines ethniques.
Dans le domaine de la santé, quatre nouveaux hôpitaux ont été construits depuis 1994, de nombreuses campagnes de vaccination ont été lancées (notamment afin de lutter contre la malaria, la rougeole ou contre le paludisme, avec l’introduction de nouveaux vaccins antipaludéens). La Gambie lutte par ailleurs activement contre le Sida, par la création de nombreux centres de santé, par la prévention et la distribution d’antirétroviraux.

Contrairement aux allégations fallacieuses de l’article selon lesquelles notamment « 67 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté », la Gambie et la population Gambienne se développent vers plus de richesse, et ce notamment grâce à la politique sociale et économique que l’État Gambien poursuit en collaboration avec ses partenaires internationaux.
Ainsi, le taux de croissance de la Gambie était de 7 % en 2006, ce même taux de croissance devrait également être atteint en 2007.
La Gambie est actuellement l’un des trois pays africains en voie d’atteindre les objectifs du Millénaire (MDG’s).
Contrairement aux propos de votre article, de nombreux axes routiers ont été goudronnés afin de faciliter la circulation et les échanges commerciaux dans le pays ainsi qu’avec le Sénégal, et ce avant même que la route menant à Kanilaï, le village natal du Président, ne le soit.
L’évolution et les progrès réalisés par la Gambie ont été salués par tous. Y compris par votre magazine, dans de précédents articles.
L’ambition du Président est de faire de l’État Gambien un modèle de développement en Afrique et de permettre à l’ensemble du Peuple Gambien d’en bénéficier, tout en préservant ses traditions et sa culture et ainsi de mettre définitivement un terme aux nombreuses années d’obscurantisme, de régression et de récession qu’elle a connues.
Enfin, l’article n’hésite pas à affirmer que le Chef de l’État serait une « menace » pour l’Afrique de l’Ouest.
Or, on vous rappelle que le Président n’a eu de cesse de favoriser les relations du pays avec les autres pays Africains, en normalisant notamment les relations de la Gambie avec ses pays voisins et notamment le Sénégal.
Le Président n’a eu de cesse de participer activement à la pacification et la stabilisation de cette « partie de l’Afrique de l’ouest » et d’uvrer pour l’extinction des foyers de tension en Afrique, notamment en prenant part au processus de paix en Casamance. »

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