Forte hausse des ventes d’automobiles au Gabon

Grâce à l’argent du pétrole et au développement du crédit, les ventes de voitures particulières progressent de plus de 10 % par an.

Publié le 13 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

A Libreville, sur le boulevard du Bord-de-Mer, de plus en plus embouteillé, se frôlent et se croisent nombre de véhicules de luxe : imposants 4×4 japonais aux vitres teintées, berlines françaises, Mercedes flambant neuves. Mais c’est l’ensemble du marché automobile qui se porte bien au Gabon, dont le taux d’équipement – 71 véhicules pour 1 000 habitants – est six fois supérieur à la moyenne des pays de la région. Avec 4 500 nouveaux véhicules vendus, l’année 2006 a connu une hausse de 22 % par rapport à 2005, selon l’Union des représentants de l’automobile et de l’industrie (Urai). Le chiffre d’affaires de l’activité a progressé de 27 % en 2006, à 145 milliards de F CFA (220 millions d’euros), et une hausse de 10 % est attendue cette année. À ces chiffres officiels il faut ajouter un nombre croissant de « faux véhicules d’occasion ». Immatriculés en Europe, ils n’ont jamais servi et sont importés de manière informelle pour être revendus au Gabon. Il s’agit notamment de produits haut de gamme, comme de luxueuses Porsche ou d’impressionnants Hummer, le 4×4 des stars d’Hollywood. Sur le marché régulier, ce sont les véhicules tout-terrain « classiques » qui dominent, représentant plus de 60 % du marché.
Enlisé depuis la crise du bois et du pétrole de 1999, le marché de l’automobile s’est lentement redressé jusqu’à une forte progression en 2005. Cette embellie coïncide avec les échéances électorales (présidentielle de 2005 et législatives de 2006) et leur lot de véhicules commandés par l’État ou les candidats, ainsi que les dons de campagne, des sommes d’argent distribuées à la clientèle politique. Le marché automobile a continué de grandir après les scrutins, l’envolée du prix du baril bénéficiant à plusieurs secteurs de l’économie de ce pays producteur d’or noir, comptant à peine 1,3 million d’habitants. La bonne santé du secteur forestier par exemple, le deuxième grand pôle d’activité du Gabon, favorise le développement des ventes de véhicules neufs à usage professionnel.
Le secteur privé se renforce aussi, avec l’apparition de nouvelles entreprises liées au pétrole, et fait naître une nouvelle classe moyenne. « Au cours des deux dernières années, confie un professionnel de l’automobile, de plus en plus de cadres moyens issus du privé ont obtenu des crédits auprès des banques pour s’acheter un véhicule. Le secteur bancaire fonctionne bien, les organismes disposent d’une trésorerie suffisante pour prêter de l’argent. » Mais les pétrodollars circulent aussi : il n’est pas rare, d’après plusieurs vendeurs de véhicules, de voir un client déposer, en espèces, 20 millions de F CFA pour acheter une voiture.

La concurrence pousse les prix à la baisse
L’arrivée de nouveaux opérateurs n’est pas étrangère non plus à la vitalité du secteur automobile gabonais. Sho Gabon, représentant la marque Hyundai, et Sivva, importateur Ford, ont connu d’importantes progressions. Cette nouvelle concurrence pousse la profession à organiser des opérations promotionnelles plus agressives qu’auparavant. Le prix des pick-up traditionnels Toyota ou Mitsubishi a ainsi diminué de 20 % en trois ans. « Il y a quelques années, on ne voyait pratiquement pas de publicité pour les véhicules neufs dans les rues de Libreville », témoigne Catherine Dagba, responsable de l’agence de communication AG Partners, présente dans huit pays africains. Les entreprises du secteur de l’automobile confient désormais des budgets très importants aux agences comme la sienne. Et les panneaux d’affichage continuent de fleurir à travers la ville.

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