Enfances volées

L’Institut de France crée un nouveau prix. Et l’attribue à Malik Nejmi pour son travail sur les plus petits en Afrique.

Publié le 13 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Pour la première fois de son histoire, l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France vient d’attribuer un prix de la photographie. Le lauréat, Malik Nejmi (34 ans), a été couronné pour « L’ombre de l’enfance », un projet sur les représentations du handicap en Afrique. Diplômé du Conservatoire libre du cinéma français, Malik Nejmi travaille depuis 2001 sur la mémoire et la famille. Né d’une mère française et d’un père marocain, il se rend, à l’âge de 27 ans, au royaume chérifien pour constituer son « album de famille », « El Maghreb », qu’il finalise quatre ans plus tard. Résultat : 94 clichés (prix Kodak 2005) exposés aux VIe Rencontres africaines de la photographie de Bamako, qui n’échappent pas à l’il du grand photographe Raymond Depardon, cofondateur de la célèbre agence Gamma. « Malik Nejmi est un photographe tombé du ciel, s’enthousiasme Depardon, qui le sélectionne pour participer au grand rendez-vous des Rencontres internationales de la photographie d’Arles de 2006. Démarche parfaite, cadre, technique, distance, tout est impeccable. »
Doté de 15 000 euros, ce prix lui permettra de mener à bien son projet, commencé dans les pouponnières de Bamako en 2006 et qu’il souhaite poursuivre dans des orphelinats algériens, malgaches, kényans et zambiens autour de différentes problématiques liées au handicap et à l’exclusion des enfants abandonnés, comme les enfants illégitimes en Algérie et les jumeaux à Madagascar. Projet artistique engagé, « L’ombre de l’enfance » donnera aussi la parole aux « nounous », médecins et bénévoles en charge des orphelins. Il ne s’agit pas d’être « un simple témoin, explique Malik Nejmi, mais de libérer la parole sur certains tabous ». « Ma réflexion se porte sur cette Afrique dont on a toujours perçu la douleur par l’image. » Les Beaux-Arts exposeront son uvre fin 2008.
La photographie est présente depuis peu à l’Académie. Lucien Clergue (73 ans), fondateur des Rencontres d’Arles, a fait son entrée sous la coupole début octobre, devenant ainsi le premier académicien photographe. Ce sera le tour, en 2008, de Yann Arthus-Bertrand. Entre-temps, l’Académie aura remis son premier prix de photographie, le 14 novembre, à Malik Nejmi.

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