Crédit populaire d’Algérie : dernière ligne droite
Qui va remporter les 51 % du capital du Crédit populaire d’Algérie (CPA) ? L’effervescence est à son comble dans les sièges sociaux des six groupes candidats au rachat : les français Société générale, Banque populaire, Crédit agricole et BNP Paribas, l’espagnol Santander et l’américain Citibank. Le 30 octobre dernier, après plusieurs reports, le CPA a remis les documents juridiques (contrat de concession, pacte d’actionnaire) aux six prétendants. À charge pour eux de déposer, dans les quinze jours, leurs propositions. L’ouverture des plis, qui était initialement prévue pour fin novembre, ne se fera finalement pas avant la fin de l’année.
La banque la plus active dans le privé
Du côté de BNP Paribas, qui a déjà remis son dossier, on avoue être « dans l’expectative ». Aux rumeurs qui la présentent comme l’une des banques les plus à même, avec Banque populaire, de décrocher le contrat, la réponse est laconique : « Tous les candidats sont à égalité. » Difficile d’en savoir plus, les états-majors sont sur les dents. Il faut dire que l’enjeu est de taille. L’ouverture du capital du CPA constitue de fait la première privatisation d’une institution financière en Algérie. Créé en 1966, le groupe dispose d’un réseau de 132 agences bancaires, compte 15 succursales et 1,2 million de clients. Pour l’année 2006, il affiche un total des dépôts de 3,4 milliards d’euros, un total des actifs de 4,8 milliards d’euros, un produit net bancaire de 172 millions d’euros et un résultat net de 79 millions d’euros.
25 % de l’activité grâce aux entreprises publiques
Démarrée en octobre 2006, l’opération a connu plusieurs retards, en raison notamment de la « circulaire Ouyahia » d’août 2004, qui oblige toutes les entreprises publiques à confier la gestion de leurs comptes aux banques publiques. Elle se serait donc appliquée au CPA privatisé, qui risquait ainsi de perdre 25 % de son chiffre d’affaires. Les candidats à la reprise attendaient un geste politique, qui leur a été transmis le 30 septembre, quand le gouvernement a abrogé la circulaire. Ainsi, la privatisation du CPA pouvait-elle entrer dans la dernière ligne droite. À Alger, une énième rumeur évoque le retrait de l’espagnol Santander. Rien n’indique que ce soit le cas. Les jeux sont plus que jamais ouverts. « Tout ce qu’on sait, c’est qu’il y a deux chances sur trois que le gagnant soit une banque française », commente BNP Paribas.
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