La SGTM : la réussite en héritage

La SGTM, ce sont des ponts, des barrages, des aéroports et des filiales en Afrique. Mais c’est aussi et avant tout une belle saga familiale.

Les deux fondateurs, Ahmed (à g. au premier rang) – entouré de ses fils Hamza et Mohammed – et M’Hammed Kabbaj (à dr.), accompagné de ses enfants, Jihane et Ali. © Hassan Ouazzani pour JA

Les deux fondateurs, Ahmed (à g. au premier rang) – entouré de ses fils Hamza et Mohammed – et M’Hammed Kabbaj (à dr.), accompagné de ses enfants, Jihane et Ali. © Hassan Ouazzani pour JA

Publié le 14 avril 2014 Lecture : 3 minutes.

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Infrastructures : des chantiers à la pelle

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C’est au bout d’un chemin perdu dans la campagne de Bouskoura, bien loin des quartiers chics de Casablanca, que se situe le siège de la Société générale des travaux du Maroc (SGTM). Cultivant la discrétion, l’entreprise n’en marque pas moins de son empreinte les villes et les paysages du royaume. Elle a ainsi construit le premier aéroport de Casablanca, dans les années 1970. On lui doit également le ministère des Affaires étrangères ou encore Dar As-Sikkah, où est frappée la monnaie nationale, tous deux situés à Rabat.

L’entreprise s’est développée au début des années 1970, sous l’impulsion du roi Hassan II et de la politique des grands barrages qu’il menait à l’époque. En un peu plus de quarante ans, la société – qui compte plus de 10 000 salariés – s’est hissée au premier rang des groupes de BTP marocains.

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Commandes

Aux commandes, M’Hammed et Ahmed Kabbaj, âgés respectivement de 69 ans et 72 ans. Les deux frères, ingénieurs, ont fondé l’entreprise après leurs études en France. Le plus jeune est diplômé de l’École spéciale des travaux publics (ESTP), son aîné des Ponts et Chaussées.

sur l'image pour agrandir. ]" target="_blank" type="image" class="jcepopup icon-left">JA2777p114 infoOriginaires des environs de Fès, élevés dans une famille modeste de huit enfants, ils entretiennent l’esprit de clan. Hamza et Mohammed, les fils d’Ahmed, et Jihane et Ali, les enfants de M’Hammed, devront assurer la relève. Comme leurs pères, ils sont passés par de grandes écoles à Paris, Londres ou Montréal.

Marina

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En 2013, le chiffre d’affaires de la SGTM devrait s’élever à 3 milliards de dirhams (260 millions d’euros), un montant comparable à celui de l’année précédente. « Nous renouerons avec la croissance dès l’an prochain », promet Hamza Kabbaj, chargé du développement à l’international.

Au Maroc, les carnets de commandes de la SGTM sont remplis à hauteur de 9 milliards de dirhams. Plusieurs chantiers importants sont en cours, comme la construction des quatre viaducs de la ligne à grande vitesse Tanger-Casablanca, le nouveau port de Safi, la marina de Casablanca ou l’usine d’engrais d’OCP à Jorf Lasfar (4,8 milliards de dirhams à elle seule).

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L’entreprise, qui a acquis des compétences variées et une réputation de sérieux en collaborant avec de grands donneurs d’ordres publics, entend désormais pousser ses pions hors du Maroc. Faisant valoir son savoir-faire dans le domaine aéroportuaire – les chantiers des aéroports de Fès et de Marrakech sont en cours -, la SGTM a déjà décroché le marché de l’aéroport d’Al-Aïn aux Émirats arabes unis. Mais sa principale priorité est désormais le continent, où elle réalise moins de 10 % de son chiffre d’affaires.

Enthousiasme

Comptant parmi les hommes d’affaires ayant accompagné Mohammed VI lors de sa récente tournée africaine, Hamza Kabbaj prospecte dans sept pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. « Le label marocain s’exporte très bien. Notre objectif est de réaliser 40 % de notre chiffre d’affaires en dehors du Maroc d’ici à cinq ans », explique-t-il. En point de mire, la construction d’infrastructures publiques, qui ont déjà fait la fortune de la SGTM au Maroc.

En 2013, la société a ouvert deux filiales, l’une au Burkina Faso, l’autre en Côte d’Ivoire. Dans le premier, elle construit deux barrages, l’un dans la vallée de Samandéni, l’autre sur le fleuve Comoé, à l’ouest de Bobo-Dioulasso. Dans la seconde, elle édifie un pont sur le fleuve Marahoué, à Bouaflé, à une soixantaine de kilomètres de Yamoussoukro. « Comme au Maroc il y a vingt ans, les besoins sont immenses et augurent de belles perspectives. La présence des banques marocaines facilite aussi notre implantation », s’enthousiasme Hamza Kabbaj.

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