Cameroun : entre Douala et Yaoundé, de la rivalité à la fracture
Entre la capitale économique et la capitale politique du Cameroun, l’incompréhension vire à l’antagonisme. D’un côté, des entrepreneurs, de l’autre, des fonctionnaires, qui n’ont pas la même vision du pays et se détestent parfois cordialement. Ambiance…
Une escale à Yaoundé ? Rien de tel pour déclencher un concert de « tchips » chez les Camerounais en partance pour l’étranger. Et, lorsque les compagnies aériennes font le trajet inverse, la cabine fait aussi la grimace. Marquer un arrêt à Yaoundé n’enchante pas les Doualais. C’est ainsi, les deux métropoles se détestent cordialement. Capitale économique contre capitale politique, périphérie contre centre… Deux villes et, en quelque sorte, deux pays, qui ne supportent pas leurs différences culturelles, morphologiques, et même météorologiques.
Toujours pas d’autoroute !
À Douala, on moque le mauvais goût de ces fonctionnaires guindés, en costume-cravate, leurs narines exhalant l’omniprésente poussière rouge qui enlaidit la capitale… À l’inverse, pour rien au monde les habitants de la ville aux sept collines n’iraient vivre dans la chaleur poisseuse du littoral.
Cette rivalité n’avait rien de bien méchant tant qu’il ne s’agissait que de clichés. Elle a pris des allures de fracture à mesure que le pays s’enfonce dans un psychodrame existentiel, dû aux tensions politiques et à la crise anglophone.
Distantes de 218 kilomètres seulement, les deux villes n’ont jamais été aussi éloignées. Depuis le déraillement mortel, en octobre 2016, d’un convoi de voyageurs à Eseka (Centre), le train qui relie le port à la capitale ne transporte plus que des marchandises.
Bien s’informer, mieux décider
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