Guinée : Alpha Condé, les « frondeurs » et les ambitions déçues

La reconduction du gouvernement de Kassory Fofana par Alpha Condé a été contestée par plusieurs militants du parti au pouvoir. Une fronde minoritaire, mais qui s’exprime alors que le parti s’apprête à connaître une restructuration profonde.

Alpha Condé, président de la République de Guinée, en 2016, au palais présidentiel à Conakry. © Vincent Fournier/JA

Alpha Condé, président de la République de Guinée, en 2016, au palais présidentiel à Conakry. © Vincent Fournier/JA

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Publié le 11 février 2021 Lecture : 4 minutes.

C’est devenu une tradition au Rassemblement du peuple de Guinée (RPG-Arc-en-ciel) : chaque nomination d’un nouveau gouvernement suscite son lot de commentaires et de remous internes. Cela avait déjà été le cas en janvier 2014, lorsque l’ancien Premier ministre Mohamed Saïd Fofana avait été reconduit. Puis, deux ans plus tard, lorsque ce dernier fut remplacé par Mamady Youla. En 2018, Ibrahima Kassory Fofana avait dû, pour obtenir la Primature, fondre son parti Guinée pour tous (GPT) dans le RPG, afin de satisfaire à l’exigence des militants du parti au pouvoir, excédés que le poste leur échappe. Car si les trois Premiers ministres qui l’ont occupé depuis l’accession d’Alpha Condé au pouvoir sont de Forécariah, dans le sud-ouest du pays, tous n’étaient pas des militants du RPG arc-en-ciel.

L’annonce de la reconduction du Premier ministre Kassory Fofana, le 15 janvier, et celle, par la suite, de celle de la plupart des ministres de son gouvernement, n’a pas échappé à la règle. Deux jours plus tard, plusieurs des cadres du RPG-Arc-en-ciel ont mené ce qui s’apparente à une fronde interne. À l’issue d’une rencontre organisée au siège du parti jeudi 21 janvier, cinq membres du bureau politique du parti présidentiel ont adressé un « mémorandum » à l’intention du chef de l’État, dans lequel ils critiquent « la reconduction systématique des ministres sortants malgré le slogan “gouverner autrement” ».

Un « mémo » au vitriol

Dans ce document, que Jeune Afrique a pu consulter, ces cadres du parti au pouvoir réclament au président guinéen d’ »associer davantage les structures du parti dans le choix des hauts cadres afin de dissiper les tensions actuelles et rendre le processus plus inclusif » tout en lui enjoignant de « remettre plus de discipline autour de [lui] afin de préserver le caractère discrétionnaire de vos décisions ».

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