« Afrique de papa »

Publié le 13 novembre 2007 Lecture : 1 minute.

Une pagaille cousue de bons sentiments et une illustration parfaite des limites de la méthode déjà expérimentée lors du « coup » des infirmières bulgares – improvisation, culot et volontarisme : ainsi peut se résumer la gestion, par la France, du scandale de l’Arche de Zoé. En deux semaines, deux positions fortes, émotives et totalement contradictoires ont été adoptées par les autorités françaises à propos de cette affaire. Premier temps : la justice tchadienne est indépendante, le Tchad est un État de droit, donc les présumés coupables seront jugés au Tchad. Deuxième temps : en dépit de tout ce qui précède et qui devrait constituer autant de garanties, Nicolas Sarkozy annonce qu’il ira chercher les détenus français demeurés à N’Djamena « quoi qu’ils aient fait ». Entre les deux, une visite à Idriss Déby Itno, ravi d’être ainsi courtisé, suivie d’une crise avec le même, qui, en fin tacticien, l’a aussitôt mise à profit pour se refaire une virginité anticolonialiste. Puis un fiévreux travail de déminage, mené depuis Paris pour éviter le pire. Bref, de la belle ouvrage et un exercice inédit de droit d’ingérence inversé, où l’on voit un professeur ès bonne gouvernance sommer son élève de s’asseoir sur la justice de son pays. Imagine-t-on une seconde l’accueil réservé à un chef d’État africain qui exigerait de la France qu’elle lui remette des compatriotes arrêtés pour enlèvement d’enfants ? Inimaginable Ce n’est plus « l’Afrique de papa », comme dirait Rama Yade. Une chose est sûre : Jacques Foccart s’en est retourné dans sa tombe

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